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France Inter aux Français!


France Inter aux Français!

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 « Radio plus, radio plus, radio plus… » : en terme de conformisme ronflant, la chaîne privée qu’avait imaginée Jean Yanne dans son chef d’œuvre Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil n’a rien à envier au ghetto idéologique qu’est devenue France Inter.  L’autisme d’une radio publique méprisant la moitié de la France et vendant du temps de cerveau disponible à l’idéologie dominante (dont tonton Marx disait qu’elle est celle de la classe dominante) nous a incités à lui consacrer notre dossier central.

Comme il vaut mieux en rire, notre pasionaria Elisabeth Lévy déploie ses talents de conteuse pour moquer le manichéisme ambiant : « La vie y est simple, il y a des gentils et des méchants (…) Les gentils préparent l’avenir. Les méchants rêvent du passé. Les gentils aiment l’Autre, les méchants aiment les frontières – j’ai l’air de blaguer, mais j’ai vraiment entendu sur France Inter une journaliste parler, comme s’il s’agissait d’une catégorie homologuée, de « la France qui n’aime pas l’autre ». Et je crois bien que j’étais dedans. » Aux oubliettes la radio d’Etat d’antan où l’on ne souciait pas de rééduquer l’auditeur mais de l’instruire, ainsi que le regrette le toujours vert Luc Rosenzweig. C’est bien simple, chez Inter, le débat se joue « entre la gauche et l’extrême gauche » dixit l’avocat Gilles-William Goldnadel, dont l’un des clients, viré, réintégré puis placardisé dans les cachots du service public avait eu le seul tort de citer un quotidien trop droitier à l’antenne… Devant tant de haine, fût-elle dissimulée sous les oripeaux des comiques maison, on tire notre chapeau à Ingrid Riocreux, spécialiste ès médias de Causeur, qui a eu le courage de s’infliger « une journée en Inter » pour en retirer la substantifique moelle.

Horresco referens (Patrick Cohen en tremblerait…), Patrick Buisson nous a accordé un entretien-fleuve. L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy s’estime trahi par l’ex-Président et développe les principaux thèmes de son brillantissime essai La Cause du peuple, remarquable de style, d’intelligence et d’érudition, quoi qu’on pense de ses thèses. Porte-parole autoproclamé de la France périphérique, Buisson aurait voulu rattacher la geste sarkozyenne au roman national et réhabiliter l’identité mise à mal par l’immigration massive. Caramba, passé le coup de maître de 2007, encore raté ! Cinq ans plus tard, le hollandisme finissant n’a guère plus de lustre, comme l’illustre le mouvement des policiers, analysé dans nos colonnes par Régis de Castelnau. En pleine guerre contre le terrorisme, de nos banlieues à l’Euphrate, la bataille de Mossoul fait rage et pourrait donner un peu d’air aux alliés Hollande et Obama. Luc Rosenzweig souligne d’ailleurs le côté surjoué du Stalingrad irakien, dont l’issue n’éradiquera pas l’Etat islamique mais sera mise au crédit du président américain sortant. Campagne pour campagne, Olivier Prévôt a passé tout un week-end embarqué avec Nicolas Dupont-Aignan dont il nous restitue le souffle romanesque (si, si !). Sur un autre front, l’ancien commandant-adjoint des forces armées de l’OTAN en Europe nous raconte le scénario-catastrophe d’une invasion russe de l’Europe de l’Est.

Jamais avare d’une bonne idée, notre blogueur cinéma Olivier Prévôt s’est entretenu avec le réalisateur iranien Asghar Farhadi dont le dernier film Le Client l’a enthousiasmé. Voyage au pays du songe déconcertant, où l’on s’abreuve de littérature occidentale et contourne la censure des mollahs. Réagissant à l’attribution du Prix Nobel de littérature à Bob Dylan, chanteur de son état (faut-il désormais le rappeler ?), Alain Finkielkraut se désole de l’assomption du culturel dans la culture. Aurait-on songé à récompenser du Goncourt Barbara, Gainsbourg ou Brassens ? Suivez le guide culinaire Emmanuel Tresmontant aux quatre coins de la France, jusqu’au fin fond du Midi pour déguster une vatrouchka d’anthologie dans un monastère orthodoxe où chacun paie sa pitance comme il l’entend. Morfales, ne rognez pas sur l’aumône ! Jérôme Leroy nous recommande la biographie signée Philippe Garnierdu maître de la Série noire David Goodis, oeuvre qui révèle un homme moins ténébreux que ses livres. Enfin, votre serviteur vous accompagne sur les traces des chevaliers servants italiens du XVIIIe siècle, ces fameux sigisbées qui amenaient en société les aristocrates au vu et au su de leur époux. Quelle noblesse d’âme !

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est journaliste.

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