Événement assez rare dans le petit monde des médias, une émission de radio est chassée de l’antenne sans que cette élimination se produise à l’occasion d’une refonte générale de la grille des programmes. Le samedi 2 février, « Affaires étrangères », animée par Christine Ockrent, s’installe dans le créneau horaire du samedi de 12h45 à 13h30, jusque-là occupé par « La rumeur du monde » de Jean-Marie Colombani et Jean-Claude Casanova. La raison invoquée pour cette éviction par la direction de France-Cul est que l’ancien directeur du Monde produit aussi une émission de commentaire politique chez les voisins de France Inter. Un prétexte qui ne trompe personne, puisque d’autres vedettes de France Cul, comme Philippe Meyer et Laure Adler, officient également sur Inter sans que son directeur Olivier Poivre d’Arvor ne s’en émeuve. La vraie raison est qu’il fallait absolument faire une place à Mme Christine Ockrent, qui se languit à la maison depuis son expulsion mouvementée de la direction de France 24 par Alain de Pouzilhac. Olivier Poivre d’Arvor n’est pas un ingrat : grâce à Bernard Kouchner, il fut intégré au Quai d’Orsay au tour extérieur avec le titre de ministre plénipotentiaire. Il avait déjà fait une bonne manière à Christine Ockrent en récupérant Sandrine Trainer, virée de France 24 par Pouzilhac, comme directrice des programmes de France Cul.
On ne pleurera pas trop sur le sort du couple Colombani-Casanova, dont les moyens d’existence sont assurés par les multiples casquettes qu’ils ont en magasin. On déconseillera cependant à Olivier Poivre d’Arvor de prendre ses prochaines vacances en Corse, dont les susnommés sont originaires (à France Cul, « La rumeur du monde » était familièrement nommée « Frequenza Mora »). Les deux virés y disposent de sérieuses et solides amitiés. Quant au couple Kouchner-Ockrent, qui possède une résidence secondaire de bon standing sur l’île de Beauté, il devrait jeter un œil sur ses polices d’assurances pour vérifier s’il est bien garanti contre tous les aléas de la vie insulaire…
Pour le reste, on est en droit de s’interroger sur l’impérieuse nécessité à redonner du travail à une dame ayant largement dépassé l’âge légal de la retraite, alors que de talentueux journalistes de la génération suivante ne trouvent pas d’emploi à la mesure de leurs qualités.
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