Les relations entre l’Algérie et la France se sont tendues récemment avec l’arrestation à Montpellier de Boualem Naman, alias « Doualemn », un influenceur algérien de 59 ans, après la diffusion d’une vidéo incitant à la violence sur TikTok. Après avoir été envoyé en Algérie jeudi, il a été renvoyé en France le même jour. Marine Tondelier, en donnant le sentiment de prendre le parti des autorités algériennes, nous déshonore et détourne l’attention des véritables violations commises par l’Algérie.
La crise franco-algérienne connaît une escalade
Les Algériens ont expulsé l’influenceur Doualemn et nous donnent des leçons de droit. Espérons qu’il restera en rétention jusqu’à son procès. On le garde, mais au frais…
En France, le ton monte. L’Algérie se « déshonore » avec la rétention de l’écrivain Boualem Sansal, selon le président Emmanuel Macron. L’Algérie cherche à nous humilier, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Ce sont des mots forts. À présent, on attend les actes. Chacun y va de son idée : de Jordan Bardella à Gabriel Attal, nous avons assisté à un tir groupé contre le Traité de 1968. Mais tout le monde semble oublier que ce traité relève de la compétence du président. Gérald Darmanin propose une exemption de visas pour la nomenklatura. Xavier Driencourt, ancien ambassadeur, rappelle qu’en Algérie, diplomates, officiels et religieux français ne peuvent se déplacer sans autorisation et escorte policière, et propose de faire de même pour les Algériens en France.
Beaucoup se demandent pourquoi il ne serait pas plus simple de carrément ne plus délivrer de visas aux Algériens. La réponse est simple : avec l’espace Schengen, la France n’a plus complètement la main. Si la France refuse un visa, un ressortissant algérien peut toujours en solliciter un auprès de nos voisins.
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Depuis 70 ans, la France entretient avec l’Algérie une relation sadomasochiste. Les Algériens ont piétiné les accords d’Évian et expulsé les Pieds-Noirs, mais, malgré cela, les ressortissants algériens devraient toujours être chouchoutés en France. Et aujourd’hui, les relais du régime se déchaînent. Sans réaction forte, voire brutale, le message que la France envoie est clair : vous pouvez nous envoyer vos délinquants, emprisonner nos écrivains et nous insulter sans conséquence. Il est temps d’agir fermement. Basta ! C’est le moment de faire du Trump.
Il existe un large consensus en France pour adopter une position de fermeté, et des moyens d’action sont à notre disposition
Avant d’envisager une rupture des relations diplomatiques, plusieurs mesures sont à notre portée. L’Algérie a besoin de la France. D’ailleurs, le bloc central semble se rallier à la fermeté défendue par la droite. « La France est une grande puissance et doit se faire respecter. On ne provoque pas la France sans en subir les conséquences », affirme Gabriel Attal dans Le Figaro. Pour l’instant, ce qu’il dit est faux. L’ancien Premier ministre prend par ailleurs soin dans sa tribune de critiquer aussi bien l’aveuglement de l’extrême gauche que la haine aveugle de l’extrême droite…
Pour terminer, il convient de revenir sur la différence stridente et choquante constatée à gauche. Interrogée sur les provocations algériennes, Marine Tondelier ose parler des « provocations » de Bruno Retailleau et l’accuse de ne pas respecter le droit. Au-delà des enjeux électoraux et de la prétendue « obsession » du RN, cette attitude traduit une véritable névrose de cette gauche née dans le combat anticolonial. Certains semblent congelés depuis 1962. Des décennies plus tard, la France reste engluée dans la repentance et un antiracisme unilatéral, qui veut que « racisés » et colonisés aient toujours raison. Ségolène Royal prétend que nous avons une « dette morale », et elle semble sincèrement le croire. Fouettez-moi…
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Excusez-moi, mais la colonisation est un phénomène complexe et universel. Et si je ne m’abuse, l’Algérie est née d’une colonisation arabe. Juger les faits coloniaux avec les critères moraux actuels n’a guère de sens. L’histoire n’est pas un simple bilan comptable, et des crimes ont été commis des deux côtés.
Alors que la France est agressée par un régime autoritaire et qu’un écrivain croupit en prison, la gauche reste muette et refuse de défendre son pays. Certains de ses représentants vont jusqu’à joindre leurs crachats à ceux de nos ennemis. Ils ont de la chance d’être français. Dans un pays libre, on a le droit de ne pas être patriote.
Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio
Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio
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