De retour des universités d’été du parti Reconquête ! à Gréoux-les-Bains, Ivan Rioufol nous parle de ces Français français qui détestent leur pays. Leurs théories et discours, bien relayés par des médias complaisants, apportent de l’eau au moulin du séparatisme – qui n’en a pourtant pas besoin !
Ils sont Français, avec des prénoms français. Mais ils détestent la France française. Ces traîtres en puissance la voient comme « moisie », « rance », « nauséabonde », « pétainiste », « réactionnaire », etc.
Auto-détestation
Jacques Julliard, qui vient de disparaître, parlait de « la sottise des gens intelligents » : l’intellectuel, sentimentalement de gauche, pointait le sectarisme du progressisme contemporain, perdu dans ses abstractions idéologiques et son dégoût du peuple ordinaire. Ces derniers jours, ces fossoyeurs de la nation, ardents « collaborateurs » des nouveaux « occupants », ont offert un nouvel aperçu de l’auto-détestation qui les mine. « Allez la Rance ! », a titré Libération pour critiquer le spectacle d’ouverture, jugé trop franchouillard, de la Coupe du monde de rugby vendredi soir.
Peu auparavant, la chaîne publique France 2 programmait un « Complément d’enquête » flicard consacré à la démolition du Puy du Fou, cette extraordinaire réussite vendéenne et populaire de Philippe de Villiers, coupable de faire revivre la mémoire collective, des héros nationaux et de rappeler la tragédie génocidaire de la Vendée révoltée contre la Convention. Cette prolophobie de la gauche nombriliste n’est certes pas nouvelle. Bernard-Henri Lévy ne voit rien de son rejet sans affect des Oubliés quand il déclare : « Je me sens plus proche d’un Afghan ou d’un Kurde démocrate que d’un Français votant FN ». Alors ministre de l’Identité nationale sous Nicolas Sarkozy, Eric Besson avait déclaré en 2010 : « Il n’y a pas de Français de souche. Il n’y a qu’une France du métissage ». Or les Français français restent encore majoritaires…
Le peuple abandonné
Il n’est pas meilleur carburant que la haine anti-française des donneurs de leçons pour alimenter l’indignation des maltraités. Les sifflets qui ont accompagné, au stade de France, le bref discours d’ouverture d’Emmanuel Macron ont signifié un rejet de ces « élites » arrogantes, indifférentes à la vie des gens (relire ici mon analyse dans le magazine de juin). Leur abandon de la France populaire, au nom du mondialisme et du consommateur remplaçable, est une erreur tragique déjà analysée par Aristote : « L’absence de communauté nationale est facteur de guerre civile, tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation. Une cité ne se forme pas à partir de gens pris au hasard (…) ». À l’invitation de « Reconquête », et plus particulièrement de Marion Maréchal, j’ai participé samedi à Gréoux-Les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) à une rencontre passionnante avec les partisans d’Éric Zemmour et de la candidate qui conduira la liste aux Européennes le 9 juin 2024. J’ai rappelé l’urgence d’une résistance collective et radicale à un « progressisme » ne pondant plus que des interdits et des injures. Invité à commenter l’opposition théorisée par Jérôme Sainte-Marie entre « bloc élitaire » et « bloc populaire », j’ai proposé pour ma part l’opposition entre « enracinés » et « déracinés », le bloc populaire ne pouvant réunir l’enracinée France périphérique et les déracinés quartiers dits « populaires » qui font fuir les indigènes. Les enracinés sont, encore pour quelque temps, plus nombreux que les déracinés. Plus de temps à perdre…