C’est bien sereinement que la société française a assoupi sa vigilance ; oubliant un peu vite qu’elle avait tout à craindre des « fake news ».
Pas de fourchette dans le fondement
C’est ce que l’on retient d’une mise au point inattendue du quotidien régional Le Progrès le 2 août : « Non, personne n’a planté de fourchette dans le fondement d’un client d’une cafeteria du Roannais ».
Le point sur l’affaire : depuis le 24 Juillet dernier, circule sur les réseaux sociaux une fausse une du Progrès Loire qui rend hilare le demi-monde des internautes : « il lui plante une fourchette dans l’anus en plein Flunch. » Bouzze garanti sur la toile. Rapidement le journal publie le démenti ci-dessus et sonne la fin de la récréation. Jamais, Le Progrès n’avait annoncé qu’une fourchette avait été planté dans le cul d’un client au Flunch du Roannais.
La fausse Une de @LaTribune trouve sa cible sur Twitter. #hoax #fake, pas de @flunch à Briennonhttps://t.co/Nevba50ZUk pic.twitter.com/Um42Iaz7sB
— HoaxBuster.Com (@hoaxbuster) 2 août 2017
L’honneur d’une profession
On aurait bien tort d’en rire. Le journalisme est atteint dans son honneur et ses fondements. Et c’est même pas pour rigoler : « l’on pourra noter la qualité du travail de faussaire, on retiendra surtout la violence au premier degré de certains commentaires en ligne. Ils décrédibilisent une profession déjà en souffrance et plus particulièrement l’image de notre titre aux yeux des lecteurs. Et ça, c’est un constat vraiment regrettable.» alerte le journaliste. Parce que d’abord, cette fake news « c’est peut-être drôle mais c’est bidon » ajoute-t-il avec une qualité de français qui aura bientôt dissipé toutes les vergognes.
Intox en inox
Altruisme corporatiste oblige, Libé remet les « points sur les i » et relaye le démenti du journal par une brève le même jour. Nous attendons l’avis du Décodex du Monde pour définitivement statuer, dissiper cette intox en inox et laver l’honneur.
En mai après son agression, le cul de Théo avait été remplacé par un anus en plastique. Avant que l’on découvre que la presse en avait fait un peu trop sur le sort de cette « victime ». Pour l’affaire Théo comme l’affaire-fourchette, un même dégât colorectal : les journalistes pourraient tous passer pour des faux-cul.
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