Le « scandale » du fonds Marianne n’intéresse que les journalistes et les militants politiques d’extrême-gauche qui rêvent de se payer la Secrétaire d’État à l’Economie sociale et solidaire.
L’affaire du Fonds Marianne serait-elle une diversion de l’extrême-gauche et des associations qui profitent habituellement de la générosité forcée du contribuable français ? La question du financement des associations, tonneau des Danaïdes financier et idéologique bien de chez nous, sera peut-être ouverte à la suite de cette enquête au Sénat visant Marlène Schiappa. Il y a d’ailleurs fort à parier que l’arroseur se retrouvera lui-même bien vite arrosé.
Amis sénateurs, lisez plutôt les rapports de l’IFRAP
Sous nos latitudes hexagonales, les associations dites « d’intérêt public » sont grassement entretenues par l’argent public, c’est-à-dire par la contribution fiscale des travailleurs français. Comme souvent, la règle est l’opacité. Il est en effet extrêmement difficile d’obtenir des chiffres fiables et récents sur le montant des subventions publiques allouées à la nébuleuse associative française, véritable aspirateur à milliards sonnants et trébuchants. La Fondation Ifrap indique qu’en 2017, les subventions directes aux associations représentaient une somme de près de 22,89 milliards d’euros. À ce montant, il convient d’ajouter la commande publique, soit 27,1 milliards d’euros supplémentaires. Grosso modo, les associations reçoivent entre 45 et 50% de leurs financements… du public.
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Rendez-vous compte que pour la seule année 2017, les associations ont recueilli pas moins de 50 milliards d’euros. 50 milliards d’euros. De quoi donner le tournis. Et chaque année que Dieu fait, la République via ses collectivités locales, l’État, et, donc, vous, distribue allègrement votre argent sans aucun contrôle particulier. Le consentement à l’impôt est la plus grande escroquerie intellectuelle de notre époque. On vous ponctionne mais vous n’avez aucun contrôle sur ce qui est fait du fruit de votre labeur. Que pèsent donc ici les quelques 2,5 millions d’euros dont a été doté le « Fonds Marianne » créé après l’assassinat de Samuel Paty afin de « financer des personnes et associations qui vont porter des discours pour promouvoir les valeurs de la République et pour lutter contre les discours séparatistes » ? Pas grand-chose à la vérité.
SOS Racisme: « Marlène rends l’argent »
Oh, le ministère délégué chargé de la Citoyenneté qu’occupait Marlène Schiappa au moment des faits n’est pas exempt de reproches, ni les différents acteurs de cette pathétique affaire montée en épingle, à commencer par l’agressif Mohamed Sifaoui qui s’est montré très impoli face à la représentation nationale ou les usual suspects de Conspiracy Watch qui sont finalement les meilleurs ambassadeurs du dangereux phénomène qu’ils dénoncent[1]. Mais voir SOS Racisme déclarer sur Twitter « Marlène rends l’argent » quand on sait ce que cette association ultra-politisée a encaissé depuis 40 ans, pour littéralement couper le sifflet des Français sur quantité de sujets, ne peut que donner la nausée.
Au moins, Marlène Schiappa avait de bonnes intentions
La réalité du financement associatif et de la commande publique en la matière peut être résumée en rappelant deux affaires : Théo Luhaka et Lundy Granpré. Un des frères de Théo Luhaka dirigeait l’association Aulnay Events qui aurait détourné en 18 mois plus de 678 000 euros de subventions attribuées au titre des « emplois aidés »… tout en laissant 350 000 euros de cotisations sociales impayées et en régalant toute la famille. Quant à Lundy Granpré, cette association n’a été portée à notre connaissance qu’à la faveur de la diffusion d’une représentation filmée de ces activistes de l’écosexualité, c’est-à-dire plus prosaïquement des écolos sous LSD qui se roulent en tenues d’Eve et d’Adam dans la terre devant des spectateurs ébahis.
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Ce sont donc tous ces gens-là, à commencer par les élus de la NUPES, qui fustigent Marlène Schiappa. Cette dernière a peut-être certes manqué à son devoir de surveillance et laissé faire d’innombrables parasites spécialistes de la captation de l’argent magique d’État, mais elle n’a été qu’un maillon pas si mal intentionné d’un système de détournement généralisé dont les méthodes oscillent entre la mendicité et le racket en bande organisée. Vivement une enquête sur le financement des associations et non simplement sur le Fonds Marianne. Préparons le popcorn.
[1] en mélangeant tout, ils vont finir par renforcer le complotisme plutôt que l’affaiblir NDLA
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