(Avec AFP) – Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a estimé lundi que son homologue de Force Ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, avait « franchi la ligne » en l’accusant d’être « complice » de la montée du Front national. On le comprend.
« Il faut un peu de respect dans le débat syndical ou le débat politique, un peu de recul, ce qui n’a pas été le cas de Jean-Claude Mailly sur ce sujet-là », a déclaré M. Berger sur France Inter. « Je trouve qu’il a franchi la ligne ».
Après avoir rappelé qu’il n’y avait « pas d’austérité en France », mais plutôt « de la rigueur », Laurent Berger avait été accusé fin mars par le leader de FO d’être « de facto, complice » de la montée du FN.
On ne voit pas bien le rapport, mais dans la concurrence entre syndicats tous les coups sont permis, même les plus bas.
« Je maintiens qu’il y a des politiques de rigueur mais qu’il n’y a pas de politique d’austérité au sens où elle existe ailleurs en Europe », a réaffirmé M. Berger lundi, citant la Grèce, l’Espagne et le Portugal.
Au passage, il en a profité pour préciser que dans les entreprises où son syndicat « est implanté, là où la CFDT fait son travail », le vote Front national des salariés « est moins fort qu’ailleurs ».
« La question, c’est d’apporter des résultats concrets aux salariés, et pas simplement de faire du commentaire comme ça a été fait par mon homologue » (de FO), a-t-il ajouté, soulignant que le vote FN « est une impasse ».
Alors qu’il n’y aura pas de front unitaire des syndicats pour la journée du 1er mai, M. Berger a expliqué que la CFDT allait organiser un rassemblement « pour permettre à des salariés jeunes, adhérents ou non adhérents, à de jeunes étudiants, de découvrir un autre visage du syndicalisme ».
Reste à savoir si se voir accuser aujourd’hui de favoriser le vote FN fait fuir ou attire de nouveaux adhérents. A ce jeu-là, il n’est pas certain que les outrances de Jean-Claude Mailly lui profitent en fin de course.
*Photo : ©afp.com / Stephane de Sakutin
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