Non au néocolonialisme libéral qui étouffe l’Afrique!


Non au néocolonialisme libéral qui étouffe l’Afrique!

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Délégué national à la prospective FN, Loup Viallet est responsable du Collectif mer et francophonie au sein du Rassemblement Bleu Marine.

Daniel Saoud. Après les attentats du 13 novembre, François Hollande et le gouvernement ont rétabli les contrôles aux frontières du territoire, expulsé des djihadistes binationaux, décrété l’état d’urgence afin de nettoyer les banlieues de leurs arsenaux. Comme Marion Le Pen, êtes-vous agréablement surpris par la réaction de l’exécutif qui applique une partie du programme du FN ?

Loup Viallet. Je crois surtout que les mesures portées par le FN sont les plus pertinentes pour garantir la sécurité des Français, et cela a été démontré par un gouvernement qui les conspuait. Quant au « nettoyage des banlieues de leurs arsenaux » où circulent illégalement des armes de guerre, cela semble impossible à mener si les contrôles aux frontières nationales ne sont pas rétablis de manière permanente.

Marine Le Pen critique régulièrement l’alliance de la France avec l’Arabie Saoudite et le Qatar. Afin de vaincre l’Etat islamique sur le terrain, quelles solutions militaro-diplomatiques préconisez-vous ?

Cela fait des mois, qu’à contreflots de la meute médiatico-politique, Marine Le Pen a défendu que la coalition contre Daech devait inclure l’Etat syrien. Aussi il semblerait avisé de rouvrir notre ambassade à Damas, fermée en mars 2012 par N. Sarkozy. Une décision sur laquelle François Hollande n’a pas voulu revenir.

Vous avez mis sur pied le Collectif mer et francophonie du Rassemblement Bleu Marine. N’est-ce pas paradoxal de vouloir refermer les frontières de l’hexagone en prétendant défendre la grandeur de la France et de sa langue dans le monde entier ?

D’après vous, est-ce en effaçant ses frontières et en désengageant son Etat de ses missions régaliennes que l’on rendra sa grandeur à la France ? Qui peut sérieusement penser que notre pays rayonne davantage depuis que son pilotage se transfère à Bruxelles ? La France semble plutôt empêtrée dans l’UE, qui fixe même nos quotas annuels de pêche, et qui affaiblit commercialement en plus de la Russie bien des Etats francophones d’Afrique de l’Ouest qui devraient au contraire être nos partenaires stratégiques. C’est la conviction sur laquelle s’est fondé le Collectif Mer et Francophonie, que j’anime avec Gwenael Blancho et Alex Frederiksen : la politique des intérêts nationaux d’une France souveraine se doit de développer les deux atouts qui font de notre pays une puissance mondiale. Notre immense domaine maritime, notre frontière ultramarine sur quatre océans, qui doit être surveillée, explorée et exploitée. Et notre langue, partagée avec 450 millions de francophones dans le monde, qui sert aujourd’hui de lien à un monde francophone grand quatre fois comme l’UE, dont les populations sont étouffées par la « globalization », et avec lesquelles nos intérêts nationaux et les débouchés de nos entreprises nous commandent de mettre en place un développement « co-profitable » respectueux de la diversité des cultures et des modes de vie.

Quelles activités développez-vous en partenariat avec l’Afrique ? Ces liens sont-ils également un moyen de régulier l’émigration subsaharienne ?

Nous nouons des liens avec l’Afrique. Nous multiplions les prises de contact avec les entrepreneurs, ONG, d’anciens responsables politiques, mais aussi avec des ingénieurs et des haut-fonctionnaires. Récemment, un directeur d’ONG de développement agricole durable au Bénin, s’est affilié à l’une de nos campagnes sur les rapports Nord/Sud. Enfin nous publions régulièrement des analyses sur les problèmes qui nous semblent communs, comme l’extension du marché de l’UE à la CEDEAO ou la crise migratoire. Le COMEF a la conviction que la crise migratoire trouvera sa résolution par les Etats, et hors de l’idéologie mondialiste sans frontières. Dans la conduite de nouveaux modes de développement, qui ne doivent ni être assujettis, ni imiter ceux du Nord. Cette victoire se fera sur le nouveau colonialisme ultralibéral qui étouffe l’essor d’industries et notamment de l’industrie textile en Afrique de l’Ouest tout en menaçant ses modèles d’agriculture familiale. Ils sont nombreux à souhaiter que leur prospérité repose sur des bases saines qui ne poussent pas à fuir, et non sur les efforts de leurs diasporas. C’est pourquoi il faut souhaiter que la France retrouve vite sa souveraineté : pour assurer une stabilité loin du chaos que nous connaissons, en coordination avec des Etats souverains prêts à maîtriser leurs frontières, à développer leurs marchés intérieurs comme à repousser le terrorisme islamique de Daech ou de Boko Haram.

Le FN propose de supprimer les compétences internationales des conseils régionaux. Pourquoi vouloir ainsi affaiblir l’ouverture des régions vers l’universel ?

En effet, l’on ne compte plus les candidats FN qui proposent que leurs exécutifs régionaux fassent l’économie du budget alloué à la coopération internationale ou décentralisée. C’est le choix notamment de Marine Le Pen dans le Nord, de Florian Philippot en ACAL et de Wallerand de Saint-Just en Île-de-France. Cette proposition n’affaiblit en rien l’ouverture des régions sur le monde, puisque les compétences en matière de commerce extérieur ne sont pas remises en cause. Pas d’enfermement, donc, mais plutôt l’économie saine d’un poste de dépense superflu qui pourra se traduire par des baisses d’impôts, des investissements publics. Sans nuire à l’indivisibilité de l’Etat par l’entretien de diplomaties régionales.

En cette première semaine de Cop 21, partagez-vous avec le gouvernement l’accent mis sur les énergies renouvelables et la réduction du réchauffement climatique ? N’est-il pas illusoire de défendre un modèle de croissance infinie dans un monde aux ressources finies ?

Ce serait une erreur. Je ne sais pas ce qu’il sortira de cette « Cop », mais elle me semble suspecte dès son ouverture : certains organisateurs font des vœux pieux en réunion sur l’avenir du climat, pendant que leurs équipent négocient ou exécutent ailleurs les volets des accords de libre échange TAFTA, TISA (Accord sur le Commerce des Services), Accords de Partenariat Economique (UE-CEDEAO), autant de textes inéquitables et destructeurs socialement, économiquement et écologiquement.



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est journaliste.

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