Un ex-de la sécurité du FN pour remplacer Engelmann condamné?


Un ex-de la sécurité du FN pour remplacer Engelmann condamné?

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Ils étaient onze maires FN, nouvellement élus, aux municipales de mars. Dans quelques semaines, ils ne seront sans doute plus que dix, voire neuf. Ce vendredi, le Tribunal administratif de Strasbourg a condamné Fabien Engelmann, le maire d’Hayange, en Lorraine, pour « un manquement d’une particulière gravité aux règles relatives au financement des campagnes électorales ». La cour a suivi l’avis rendu en octobre par la Commission nationale de vérifications des comptes de campagne, qui avait invalidé les comptes de l’édile, âgé de 35 ans. Elle l’a déclaré « inéligible pour une durée d’un an et démissionnaire d’office de son mandat de conseiller municipal de la commune de Hayange à compter de la date à laquelle son jugement revêtira un caractère définitif ». L’intéressé avait annoncé les jours précédant l’arrêt de la cour qu’il ferait appel au Conseil d’Etat de sa sanction.

La condamnation de Fabien Engelmann – précédée, en octobre, de l’invalidation par la justice, pour d’autres motifs, de l’élection du maire FN du Pontet, dans le Vaucluse – est un coup dur pour le Front national et ses Marine’s boys élus maires. Le parti entendait donner de lui-même une image « respectable » et « républicaine », à une fonction incarnant plus qu’aucune autre la proximité avec les citoyens. La chute prévisible du maire d’Hayange et peut-être celle de Joris Hébrard au Pontet, marquent sinon un retour, du moins rappellent les années 1990, lorsque l’élection du maire frontiste de Toulon Jean-Marie Le Chevallier avait été invalidée pour diverses irrégularités. À la même époque, à Orange, le maire FN Jacques Bompard, aujourd’hui membre de la Ligue du Sud, défrayait la chronique pour ses initiatives culturelles, d’un genre qu’on ne qualifiait pas encore d’identitaire, mais qui en avait le fond et la forme. De même, Fabien Engelmann (ce n’est pas la raison de sa condamnation) n’a pu s’empêcher, avec sa « Fête du cochon », en septembre à Hayange, de s’inscrire dans ces pas-là, le porc étant fêté comme un marqueur d’affirmation et de différenciation d’avec les « musulmans ».

Quel scénario pour Hayange, si le Conseil d’Etat confirme la décision strasbourgeoise ? Nous avons tenté, sans succès, de joindre la direction de la communication de la mairie d’Hayange pour obtenir un commentaire de la sanction frappant Fabien Engelmann. Marie Da Silva, l’ex-colistière du maire, qui a déchiré en novembre sa carte de membre du Front national, et qui, en septembre, avait alerté la Commission nationale de vérification des comptes de campagnes sur de possibles irrégularités dont elle aurait au passage pâti financièrement, a son idée sur la suite des événements. « Ce qu’il faudrait, pour le bien de la commune, c’est que le Conseil municipal démissionne et provoque ainsi de nouvelles élections, préconise l’ex-première adjointe, aujourd’hui simple conseillère municipale sans étiquette. Mais le jugement de Strasbourg n’oblige à rien en ce sens. Ce qui peut donc se passer, c’est une élection au sein de l’exécutif municipal pour désigner le successeur de Fabien Engelmann. Dans ce cas, le nouveau maire d’Hayange pourrait être l’actuel premier adjoint, Damien Bourgois. » Cet homme, une armoire à glace, est un ancien du DPS, le service d’ordre du Front national. « Un dur », dit de lui Marie Da Silva. Selon cette dernière, Fabien Engelmann, chassé par la porte, pourrait alors revenir par la fenêtre en devenant le directeur de cabinet du futur premier magistrat d’Hayange, « ainsi il pourrait continuer à tirer les ficelles ».

La majorité frontiste du conseil municipal hayangeois en serait déjà à se disputer la succession de Fabien Engelmann, dont l’ardeur à obtenir justice de l’injustice selon lui subie, pourrait agacer Marine Le Pen. Laquelle avait déclaré début octobre sur France Inter qu’Engelmann devrait démissionner et rendre sa carte du parti s’il était condamné pour « fraude » en cas d’invalidation de ses comptes de campagne. Le « coupable » en sursis se défend et s’accroche à cette branche : le Tribunal administratif de Strasbourg n’a pas retenu contre lui le chef d’accusation de fraude.

*Photo : DUCLOUX/SIPA. 00679069_000021. 



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