Il y a quelques mois, les militants frontistes pensaient envoyer plusieurs dizaines des leurs au Parlement. Finalement, il n’y a eu que huit heureux élus. Et beaucoup de candidats malheureux, comme dans les Ardennes, où Marine Le Pen avait pourtant frôlé la majorité au second tour de la présidentielle.
« Ici, Marine a pratiquement fait jeu égal avec Macron au second tour de la présidentielle et je me retrouve à moins de 20 % ! » Guillaume Luczka a de quoi s’étrangler. Sur des terres sinon acquises, du moins très favorables au FN, le jeune poulain (28 ans) du Front national est arrivé troisième au profit des candidats LR et LREM, trois points devant le député socialiste sortant. Qu’a-t-il donc manqué à cet élu local déjà aguerri pour accéder au second tour et transformer l’essai de la présidentielle ?
À demi-mots, les militants frontistes du coin mettent leur échec sur le dos de Marine Le Pen. « On ne nous parlait que du débat d’entre-deux-tours sur le terrain », déplorent ces petites mains accablées par la prestation désastreuse de leur championne. Nul ne sait vraiment pourquoi les Ardennais n’ont pas répugné à voter Le Pen au second tour, pour ensuite aller pêcher dans la Meuse aux législatives.
A lire aussi: Sophie Montel: « Ce qui arrive à Florian Philippot est injuste »
N’enterrons pas trop vite Guillaume Luczka. Car l’élu de Charleville-Mézières rallie un nombre croissant de suffrages depuis une dizaine d’années, passant de moins de 5 % en 2008 à 16 % des voix aux municipales de 2014. Une progression continue aujourd’hui élargie à cette circonscription à la fois urbaine, rurale et périphérique. À cheval sur Charleville-Mézières, sa périphérie et la campagne ardennaise, cette zone très étendue se répartit entre 72 communes
