C’est un texte qui a fait frémir toutes les associations LGBT de Floride. Un projet de loi, que viennent de ratifier la Chambre des représentants et le Sénat de cet État et que, en toute probabilité, le gouverneur républicain, Ron DeSantis, va ratifier à son tour, prévoit de limiter l’enseignement de questions portant sur l’orientation sexuelle et l’« identité de genre » à l’école jusqu’à l’âge de neuf ans.
Pas de ton âge !
La loi sur les « Parental Rights in Education », baptisée « Don’t say gay » (« ne prononcez pas le mot gay ») par ses opposants, ne vise pas à interdire toute discussion de ces sujets, mais à bannir des programmes scolaires toute leçon là-dessus qui ne serait pas « en adéquation avec l’âge ou le développement des élèves ». Les parents auraient le droit de poursuivre en justice toute école ou tout enseignant qui ne respecterait pas cette loi.
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Le président Joe Biden a dénoncé ce projet de loi, en twittant : « Je veux que chaque membre de la communauté LGBTQI+ — en particulier les enfants qui seront touchés par ce projet de loi haineux — sache qu’il est aimé et accepté tel qu’il est. Je vous soutiens et mon administration continuera à se battre pour la protection et la sécurité que vous méritez. » Sous la pression des salariés, Disney, un des principaux employeurs de Floride et un donateur important aux hommes politiques de cet État, a finalement exprimé son opposition à la loi mais sans menacer de suspendre ses dons au parti républicain.
Le militantisme trans et ses dangers
Les condamnations en provenance de la Maison Blanche à propos de questions LGBT+ ne sont pas limitées à la Floride. En février, Joe Biden a dénoncé la décision du gouverneur du Texas, Greg Abbott, qui a ordonné à son Département des services aux familles et de protection d’enquêter sur des cas de « gender-affirming care » (« soins pour affirmer le genre ») pour des enfants dans l’État.
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Ce terme est un euphémisme pour tout ce qui touche à l’accompagnement d’un individu qui « transitionne » – que ce soit par les hormones ou la chirurgie – vers un autre genre que celui de son sexe biologique. Le gouverneur a assimilé explicitement de telles pratiques à une forme de « maltraitance des enfants ». Jusqu’à présent, au moins 17 États ont introduit des mesures législatives pour criminaliser ou interdire de tels « soins » pour des enfants transgenres.