Il manifeste dans la rue chaque samedi depuis cet été contre le passe sanitaire. Et Florian Philippot n’en démord pas : le passe est inefficace, le vaccin une aberration et le masque, plus personne ne doit le porter. Pour le président des Patriotes, la vaccination doit exclusivement relever du choix des individus.
Causeur. Vous avez qualifié la situation en France de « dictature sanitaire ». Macron se serait lancé à 40 ans dans une carrière de dictateur ?
Florian Philippot. Je préfère le terme « tyrannie », mais j’assume l’expression dictature sanitaire. Montesquieu disait qu’« il n’y a pas de plus cruelle tyrannie que celle qui se fait à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice ».C’est notre cas aujourd’hui. L’État est allé jusqu’à régir nos repas de Noël… et je n’oublie pas le couvre-feu ! Et tout cela, sans contre-pouvoirs ! Nous avons un magnifique Parlement, un superbe Conseil d’État, un extraordinaire Conseil constitutionnel mais toutes ces institutions sont à plat ventre. Macron grignote sans cesse nos libertés et prend des décisions qui, pour ces institutions, sont parfaitement démocratiques. C’est pour cela qu’il y a tant de monde dans la rue. Et c’est pour cela que, dès novembre 2020, les Patriotes ont lancé une pétition contre l’idée du passe sanitaire.
Pourquoi êtes-vous si radicalement hostile à cette mesure ?
Deux raisons : les principes, surtout, et l’efficacité. Même si le passe sanitaire était efficace, il faudrait le rejeter parce que la fin ne justifie pas les moyens. C’est quand même une première : nous différencions des personnes et leur capacité à exercer leurs libertés fondamentales (prendre un train, aller au café, au cinéma, voire garder son boulot…) en fonction de leur statut sérologique ou vaccinal. Vous allez me dire qu’il y a le vaccin contre la fièvre jaune pour la Guyane, que j’ai fait, mais enfin !, on ne se rend pas tous les jours en Guyane et c’est une fois dans la vie. Je n’accepte donc pas cette discrimination légalisée qui ouvre la boîte de Pandore. Aujourd’hui dans le QR code on renseigne l’état vaccinal et sérologique mais, si nous en acceptons le principe, demain n’existera-t-il pas une irrésistible tentation pour d’autres pathologies, d’autres vaccins ?
Ensuite, il y a une rupture du secret médical. Votre restaurateur n’a pas à connaître votre état de santé, pas plus que le contrôleur de la SNCF.
Concernant la vaccination, je suis d’accord avec Raoult. C’est une balance personnelle des bénéfices/risques
Enfin, il y a la question de l’accès à l’hôpital. On nous dit que le passeport sanitaire ne sera pas exigé en cas d’urgence. Est-il si évident de distinguer ce qui relève de l’urgence ou non ? Les médecins eux-mêmes le reconnaissent… Pire encore, des gens fragilisés socialement ou moins connectés éviteront l’hôpital par peur d’être contrôlés ou d’écoper d’une
