Les acteurs du mouvement étudiant sont les premières victimes de la non-sélection qui sévit dans toutes les écoles de France et dont ils veulent le maintien.
À Paris-I comme à Montpellier, à Strasbourg, à Nantes ou à Toulouse, les étudiants en colère ont voulu être à la hauteur de leurs glorieux aînés. Ils ont rejoué 68 qui rejouait déjà la Commune, la révolution d’Octobre, la Résistance. Le mouvement de 2018 est la copie d’une copie, l’imitation d’une imitation, le pastiche d’un carnaval. Mais, en 68, ceux qui voulaient liquider l’héritage étaient des héritiers. Ils avaient lu des livres, leur vocabulaire, leur syntaxe, leurs références en faisaient foi. Ceux qui ont voulu remettre 68 au goût du jour sont les produits d’une école qui, au nom de l’égalité, a supprimé les humanités. Ces « inhéritiers » ne sont pas seulement parodiques, ils sont pathétiques. Ils sont les premières victimes de la non-sélection qui sévit dans toutes les écoles de France et dont ils veulent le maintien à l’entrée de l’Université en oubliant que la sélection a été mise en œuvre par les fondateurs de l’école républicaine pour lutter contre la reproduction sociale.
« Sionisme = racisme antigoy »
« Soyez réalistes, demandez l’impossible », écrivent-ils sur leurs banderoles, mais ce mouvement n’a rien de ludique, de festif ou d’utopique. Devenus zones universitaires à défendre, les temples du savoir ont été dégradés et transformés en bidonvilles de l’ignorance avec une passion pour la laideur qui laisse pantois. Les grévistes de Tolbiac ont, dès le début de leur occupation, mis à sac le local de l’Union des étudiants juifs de France en laissant derrière eux ce graffiti instructif : « Sionisme = racisme antigoy ».
En 1968, enfin, on disait beaucoup de bêtises, mais tout le monde parlait avec tout le monde. En 2018, la contestation est sous cloche. Allergiques à la divergence, les nouveaux révoltés s’épanouissent dans le vandalisme, réclament la généralisation de l’écriture inclusive, organisent des « réunions non mixtes d’étudiant.e.s racisé.e.s » et, à part Alexis Corbière et Olivier Besancenot, personne n’a envie de parler avec eux.
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