Malgré le peu d’intérêt manifesté par le public pour le foot féminin, la patronne de France télévisions Delphine Ernotte et de nombreux journalistes s’évertuent à lui donner une visibilité imméritée.
Malgré tous les efforts des journalistes pour nous intéresser à cette compétition, seulement 2,7 millions de téléspectateurs étaient présents devant le match opposant l’Angleterre à l’Espagne, dimanche 20 août, à Sydney. Selon Médiamétrie, la part d’audience de la finale de la Coupe du monde de foot féminin sur France 2 s’élève à 24,4 %. Même le jeu débile de Jean-Luc Reichmann, diffusé à la même heure sur TF1, a fait mieux, avec 27,1 % de PDA. Sélectionnée 112 fois en équipe de France, Marinette Pichon avait lancé une pétition, le 25 mai, pour dénoncer la réticence des télévisions à payer la somme astronomique réclamée par la FIFA pour les droits. « À moins de deux mois du coup d’envoi, la Coupe du monde de foot dames n’a toujours pas de diffuseur dans l’Hexagone. Il serait scandaleux que les matches des Bleues ne soient pas retransmis. »
Football obligatoire pour toutes et tous !
Un appel entendu par Delphine Ernotte qui, le 14 juin, révèle que France Télévisions s’engagera pour « une très large exposition du football féminin ». Après avoir trouvé un accord avec la FIFA, elle promet « une grande fête du football féminin pour donner à toutes les petites filles l’envie de pratiquer le plus populaire des sports ». Football obligatoire pour toutes et tous ! Sur France Inter, dans un débat sur « la faible médiatisation du sport féminin » où tous les intervenants se sont entendus pour dire qu’il était scandaleux que nous soyons tous persuadés que Yannick Noah est le dernier Français à avoir gagné Roland-Garros (alors que c’est Mary Pierce), l’ancienne conseillère de François Hollande et nouvelle patronne des sports de Radio France, Nathalie Iannetta, confesse qu’elle ne s’est pas rendue en Australie – alors qu’elle avait fait le déplacement au Qatar. Mais elle travaille évidemment d’arrache-pied pour que le sport féminin soit davantage présent dans les médias. Elle dit avoir bien des difficultés à recruter de jeunes femmes journalistes s’intéressant au sport, ces dernières préférant la politique ou les sujets de société. Et se félicite que France Inter ait accordé la même place au Tour de France féminin qu’au « vrai » Tour de France. À l’heure où les chaînes du groupe de Mme Ernotte n’affichent plus le logo des JO de Paris sans y accoler le logo des JO paralympiques, j’affirme ici que je ne me brancherai sur notre équipe de foot féminin que lorsque ce sera Mimie Mathy qui sera dans les cages !