La lecture de la presse française inciterait à croire que les agences de notation ont perdu toute crédibilité depuis que Standard & Poor’s a dégradé la France, portant également un coup (fatal?) à Nicolas Sarkozy si fier de son triple A , « trésor national » et, sans doute, la meilleure note qu’il ait jamais obtenue durant sa scolarité.
Certains ont crié au « complot américain », sans prendre garde que, depuis le 8 décembre dernier, l’excellence est encore plus lointaine pour la France avec le A+ de Dagong, l’agence de notation chinoise. Paradoxalement, et cela enchantera les eurosceptiques, l’Europe compte davantage de triple A en dehors de la zone euro qu’en son sein.
Est également passée totalement inaperçue dans l’Hexagone le classement annuel de la liberté économique (Heritage Foundation). Si Hongkong, Singapour, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou la Suisse tiennent le haut du pavé (l’indice prend en compte l’ouverture des marchés, l’efficience gouvernementale, le poids de l’État et la règle de la loi), la France n’est que soixante-septième derrière les îles du Cap-Vert et le Kazakhstan. Si les socialistes devaient l’emporter aux prochaines élections, ce ne serait pas trop grave : ils pourront difficilement faire pire.
D’ailleurs, jusqu’aux élections, rien à craindre sur les marchés financiers : le gourou de la finance Jim Rodgers l’a déclaré : les hommes politiques feront tout pour éviter un Armageddon. C’est donc là la pire nouvelle pour les catastrophistes : ils devront patienter jusqu’en 2013 pour assister au naufrage de la zone euro. Mais peut-être qu’à force d’attendre, ils vont se lasser et qu’en dépit d’indices économiques défavorables et de dettes impossibles à rembourser, tout continuera comme avant. Seule la médiocrité croîtra.
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