Accueil Brèves Fillon n’a pas lâché Guéant, en revanche, il s’est lâché…

Fillon n’a pas lâché Guéant, en revanche, il s’est lâché…


On a beaucoup commenté depuis hier, un petit bout de phrase extraite de l’interview du Monde pour en déduire, le plus souvent, que François Fillon marquait sa différence avec Claude Guéant au sujet de la polémique-que-vous-savez.

Distance, peut-être plutôt riquiqui : en réalité, Fillon s’en tient au minimum syndical. A la question : « Auriez-vous parlé d’inégalité entre les civilisations comme Claude Guéant l’a fait ? » Il répond très softement : « Sans doute pas. Mais on peut prendre les propos de Claude Guéant et en débattre sans jeter des anathèmes. » Pas de quoi fantasmer, donc comme le font Bayrou et beaucoup de mes confrères les prémisses d’une division profonde dans l’actuelle majorité.

On n’a beaucoup moins commenté, et c’est bien dommage, la fin de la réponse du premier ministre à cette même question. Et pourtant François Fillon s’y révélait beaucoup plus explicite que ne l’avait été Guéant : « Le sujet c’est la défense d’un certain nombre de valeurs conquises par nos parents et grands-parents et qui sont menacées de deux façons. D’abord par l’encouragement au communautarisme. Ensuite par le relativisme, qui conduit à considérer qu’on doit accepter des comportements contraires à des valeurs qui sont les nôtres. Nous n’acceptons pas la ségrégation entre hommes et femmes. Nous n’acceptons pas que la religion vienne primer sur les droits des personnes, les règles de fonctionnement de l’Etat. C’est un combat qui a été mené autrefois contre les excès temporels de l’Eglise catholique. »

Je sais bien que François Fillon se contrefiche – à raison – de ce que je pense, mais à mon avis , cette clarification lui vaut déjà un bon point, et un même un autre derechef pour avoir répondu sans tortiller à la question suivante, qui était logique, mais brutale. A mes confrères du Monde qui le relançaient en lui faisant remarquer: « Vous n’avez toujours pas prononcé le mot islam… » Fillon a répondu : « Aujourd’hui, c’est plutôt avec l’islam que la question se pose, mais c’est conjoncturel. Elle s’est posée avec toutes les religions dans le passé. »

Si ça continue comme ça, la campagne ne sera peut-être pas si ennuyeuse que ça…



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Grèce : à quoi joue Merkel ?
Article suivant Pourquoi je défends Guéant
De l’Autonomie ouvrière à Jalons, en passant par l’Idiot International, la Lettre Ecarlate et la Fondation du 2-Mars, Marc Cohen a traîné dans quelques-unes des conjurations les plus aimables de ces dernières années. On le voit souvent au Flore.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération