Des séries télévisées françaises adoptent l’idéologie totalitaire issue du wokisme
Le “réalisme socialiste” institué dans les pays sous la coupe de l’empire soviétique avait pour mission de répandre, à travers les différents arts, la propagande stalinienne en glorifiant les classes populaires et l’émancipation du prolétariat. Ce “réalisme socialiste” exigeait de l’artiste « une représentation véridique, historiquement concrète de la réalité dans son développement révolutionnaire », ainsi qu’une contribution « à la transformation idéologique et à l’éducation des travailleurs dans l’esprit du socialisme. » Le “réalisme wokiste” est exactement de même nature, a lui aussi un objectif de transformation idéologique, et concerne aussi bien les arts que tous les autres aspects de la société. Chaque jour voit de nouvelles et consternantes preuves de son avancée. Des statues sont déboulonnées pour être remplacées par des idoles progressistes. Des professeurs d’université doivent faire leur mea culpa pour avoir voulu partager leur amour d’œuvres trop vieilles, trop blanches, « hétéronormées » ou patriarcales. Les journalistes presque soixantenaires rasent les murs dans les bureaux de certains journaux. Des conférenciers sont empêchés de parler. Des représentations théâtrales sont annulées. Les publicités regorgent de messages progressistes tandis que des films et des livres sont caviardés, brûlés, censurés, étiquetés d’avertissements divers au motif qu’ils ne répondraient plus aux critères moraux de l’époque, critères constamment redéfinis par de puissants mouvements de “libération” dirigés par des révolutionnaires racialistes, diversitaires, identitaires et intersectionnels. D’autres livres, films et séries sont au contraire autorisés, encouragés et approuvés par les commissaires idéologiques du “réalisme wokiste”.
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Deux exemples récents de séries TV confirment que cette “éducation des masses dans l’esprit du wokisme” n’est pas une vue de l’esprit mais existe bel et bien, y compris en France, pays qui pensait échapper aux griffes de la propagande intersectionnelle.
La terreur intersectionnelle promue par TF1
Dans un des derniers épisodes d’une série intitulée « Demain nous appartient »(TF1), on voit dans la cour de récréation d’un lycée une jeune fille s’agiter pour attirer l’attention de ses congénères. Elle a des choses importantes à leur dire : « L’Éducation nationale n’en a rien à foutre de nos individualités. Leurs programmes ont été créés par et pour des hommes cis blancs hétéros qui nient nos différences. […] Les minorités méritent d’être reconnues, étudiées et célébrées. Je sais que certaines parmi vous n’osent pas s’affirmer : des gays, des lesbiennes, des non-binaires qui comptent chaque jour les séparant du Bac pour enfin se sentir libres d’être qui ils sont. Sauf qu’aujourd’hui, la diversité c’est la norme et je refuse que des vieux boomers nous invisibilisent. On veut étudier des auteurs noirs, gays, non binaires, des femmes issues de l’immigration ou du métissage. »
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Cette terrifiante tirade semble sortie tout droit d’un manuel de wokisme appliqué. « Sur la route d’Evergreen » (du nom de l’effrayante université archi-progressiste de l’État de Washington) pourrait être le titre de cet épisode. Sur Twitter, nombreux sont ceux qui se sont demandé si Alice Coffin et Rokhaya Diallo, en plus de leurs activités propagandistes officielles, n’étaient pas les occultes scénaristes et dialoguistes de cette série. Notons que Jean-Michel Blanquer a d’ores et déjà répondu favorablement à la « visibilisation » des diversités sexuelles et genrées grâce à sa dernière circulaire concernant « une meilleure prise en charge des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire ». Ne lui reste plus qu’à promouvoir dans les manuels des « auteurs non binaires » !
Les curieux référents « radicalisation » de France 2
En ce qui concerne la série « L’École de la vie », sur France 2, on est en droit de se demander si ce ne sont pas Pascal Blanchard et Lilian Thuram qui sont aux manettes. Dans un épisode récent on entend un professeur d’histoire évoquer « la colonisation qui, dramatique pour ces peuples, a été à la base une entreprise de pillage des matières premières ». Un élève (blanc, bien sûr) grogne au fond de la classe : « On ne devrait pas s’excuser d’avoir apporté la civilisation à toute une partie du monde ». Il est repris par une élève (noire, ou « racisée », comme on veut) qui, verte de rage, le traite de « gros raciste » ; Alex, l’élève blanc, répond une insanité raciste, comme prévu ; le professeur voit tout rouge (tout ça est très coloré au fond) et attrape l’élève par le col pour l’expulser manu militari de la classe. Plus tard le professeur découvrira qu’Alex subit l’influence d’un groupe de néonazis, contactera le référent « radicalisation » du rectorat, interviendra pour empêcher le jeune néonazi de tuer un jeune d’origine maghrébine d’un coup de couteau. Comme chacun le sait, en France les référents « radicalisation » dans les établissements scolaires ont pour principal sujet de préoccupation la radicalisation néonazie. Il n’aura également échappé à personne que ce sont les jeunes maghrébins qui se font le plus régulièrement agresser avec un couteau dans nos rues.
Pour effacer la réalité il n’est pas de meilleur moyen que d’en proposer une autre, correspondant à l’idéologie du moment ; les staliniens qualifiaient cette nouvelle réalité de« représentation historiquement concrète de la réalité dans son développement révolutionnaire ».La réalité réelle doit être remplacée (dans les journaux, la publicité ou les séries télévisées, entre autres) par un simulacre de réalité s’accordant mieux avec l’objectif révolutionnaire de transformation du monde. Dans les cas décrits ci-dessus, le simulacre du réel décrivant la France non pas telle qu’elle est mais telle qu’elle doit apparaître (raciste, sexiste, patriarcale, colonialiste, hétéronormative, etc.) sert à justifier le combat des « victimes », des « dominés », des « minorités discriminées », etc., ainsi que le discours sommaire mais efficace des thèses wokistes laissant deviner un prochain monde idéal « où la diversité c’est la norme » et le « vieux boomer » une antiquité inutile, nuisible, à éliminer.
Industrie de l’hébétude
Ces deux exemples télévisuels ne sont que la partie visible de l’iceberg wokiste, mais ils sont très significatifs de la révolution culturelle qui se joue sous nos yeux, et, surtout, de ce que Renaud Camus appelle si justement « l’industrie de l’hébétude » et dont les deux branches principales, alliées dans la gigantesque opération de décervelage et d’abrutissement des Français, sont l’Éducation nationale et l’industrie médiatique du divertissement. Les activistes savent que c’est au sein de la jeunesse inculte et consumériste, dévoreuse de séries et pour laquelle « l’idée de la démocratie se résume à faire taire ou à mépriser tout ce qui n’est pas [elle] » (Jean-Paul Brighelli), qu’ils trouveront leurs plus fidèles et cruels alliés. La tirade de cette élève dénonçant les « hommes cis blancs hétéros » est un bel échantillon de “réalisme wokiste” destiné à cette jeunesse malléable.
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L’homme, selon les wokistes, n’est qu’une « construction sociale » : seul un changement brutal et total de société et de culture permettra de le changer pour le meilleur, selon eux. Les staliniens et les maoïstes pensaient de même. La France, qui s’est longtemps cru à l’abri de ce wokisme délirant et révolutionnaire, n’est plus épargnée. Comme l’écrit Brice Couturier dans son dernier livre, « nous voilà prévenus ». [1]
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