Ceux qui, toute honte bue, regardaient, samedi soir 20 juin, la retransmission, en direct, sur France 2 du show niçois animé par Patrick Sébastien à l’occasion de la Fête de la musique, n’ont pas été déçus. Ils ont pu voir quelques dizaines de milliers de côtedazuréens siffler copieusement le maire de Nice, Christian Estrosi. Celui-ci avait été invité par son « copain » Sébastien à monter sur scène pour saluer la foule, tel l’imperator s’offrant aux acclamations de la plèbe en remerciement des ces « circenses » modernes.
Ce peuple, dont pourtant une partie non négligeable devait avoir voté en faveur du « motodidacte » lors des dernières municipales, n’a pas du tout apprécié qu’un politicien vienne s’immiscer dans un spectacle où les héros étaient Michel Fugain, Daniel Guichard, la Compagnie créole et même un Gérard Lenorman, ressorti, pour l’occasion, de sa naphtaline giscardienne. On peut comprendre l’amertume d’Estrosi, qui s’était décarcassé pour attirer sur la Promenade des Anglais le barnum musical de Patrick Sébastien, et sa brochette de chevaux de retour de la variétoche antédiluvienne. Le peuple est, par nature, ingrat, on lui donne à manger et il vous mord la main!
Estrosi n’a rien compris : s’il avait bossé un duo chanté avec Fugain ou Chimène Badi (même en playback, on peut bidouiller tellement de nos jours !), il aurait fait un triomphe, comme Giscard massacrant un air d’accordéon sous l’œil énamouré de Danièle Gilbert. Quitte à en faire trop, fallait y aller à fond!
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !