Jusqu’à ce jour, sur Bumble, c’étaient les femmes qui faisaient le premier pas…
Riche de 60 millions d’utilisateurs, mais souhaitant augmenter sa part de marché, Bumble, le numéro 2 du lucratif secteur des rencontres amoureuses (derrière Tinder), a décidé d’offrir une nouvelle fonctionnalité à ses utilisatrices : « Opening Moves ». Les catherinettes américaines disposaient jusqu’à cette date d’un privilège inaliénable : sur Bumble, pour les matchs hétérosexuels, la femme devait faire le premier pas. Une fois le « match » établi, la pauvrette avait vingt-quatre heures pour envoyer son premier message, sans quoi le match expire. L’homme, lui, ne pouvait pas envoyer de message ! Une façon pour l’application de donner le pouvoir aux femmes, qui faisait toute sa singularité jusqu’alors…
Il est déjà amusant de noter que les homosexuels ne bénéficiaient pas de ce privilège.
Mais, devoir lancer et relancer la conversation étant harassant, l’application offre désormais la possibilité de laisser les hommes s’en charger ! Psychologie féminine, chasseur, chassé(e)… nous n’épiloguerons pas sur ces points !
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Le fonctionnement initial s’expliquait par le traumatisme subi par la fondatrice de Bumble, Whitney Wolfe Herd, laquelle avait quitté son ancien employeur Tinder en 2014 avec fracas, le poursuivant pour discrimination et harcèlement sexuels et obtenant un million de dollars de dédommagement. En lançant son concurrent, elle promettait des rencontres enfin débarrassées des comportements grossiers ou sexistes, tels que l’envoi de dick pics ou le harcèlement. Pourtant, selon Bumble, 91 % des femmes préfèrent la nouvelle fonctionnalité où elles n’ont pas à faire le premier pas. Malheureusement pour Bumble, la compagnie a dû présenter ses excuses après une campagne marketing où l’on pouvait lire des messages tels que « un vœu de célibat n’est pas la réponse » ou « tu n’abandonneras pas les fréquentations et ne deviendras pas religieuse », jugés discriminants envers les utilisatrices qui choisissent d’être abstinentes.
Jamais contentes ! On avait compris que les filles les plus délurées étaient chez Tinder.