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Les territoires perdus des femmes en France


Les territoires perdus des femmes en France
Capture d'écran France 2

André Versaille publie en ce moment un feuilleton sur le site du Monde, intitulé: « Les musulmans ne sont pas des bébés phoques »

Cela fait des années que l’on voit l’islamisme irriguer des banlieues et y imposer progressivement sa loi, notamment sur les femmes. Nombre d’entre elles sont surveillées et leur liberté s’y restreint chaque jour davantage. Elles ont non seulement perdu le droit de s’habiller comme elles l’entendent sous peine d’être insultées, voire molestées, mais, ainsi qu’un reportage diffusé le 16 décembre 2016 sur France 2 l’a montré, dans plusieurs quartiers de la périphérie de Paris et de Lyon, par exemple, elles deviennent de plus en plus indésirables dans l’espace public. Là, pour une femme, se promener en jupe ou prendre un verre en terrasse s’apparente, aux yeux de certains musulmans, à une attitude de défi. Dans le reportage, une femme, Aziza Sayah, déclare : « Pour moi, l’islam, c’est comme le Code pénal, maintenant “Ça, c’est interdit ! Ça, c’est interdit ! Tout est interdit !” On est en France, quand même ! » Le reportage montre des femmes résignées comme cette assistante maternelle qui fait tout pour ne pas être remarquée : « Je mets des vêtements sombres, des pantalons, pas de jupe, pas de maquillage. On s’efface. – Pourquoi ? – Parce qu’on a peur, tout simplement ! »


Société : quand les femmes sont indésirables dans les lieux publics

De leur côté, Michèle Tribalat et Hélène Kaltenbach signalent que le nombre des mariages forcés (des dizaines de milliers de jeunes Françaises) est en augmentation. Elles dénoncent également l’obsession de la dissimulation totale du corps féminin considérée comme le summum de la pudeur, et s’interrogent : « Est-ce un hasard si les jeux de la séduction, qui constituent une forme de civilité, se raréfient dans nos banlieues au profit des viols en bandes organisées ? »[tooltips content=’Michèle Tribalat, Hélène Kaltenbach, La République et l’Islam. Entre crainte et aveuglement, Paris, Gallimard, 2002.’]1[/tooltips]

« Partout le contrôle moral et la surveillance des hommes sur les femmes tendent à se renforcer »

Or, en 2004, le rapport Obin[tooltips content=’Rapport Obin, Les Signes et Manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires. Rapport à Monsieur le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le rapport a été publié, accompagné de commentaires de vingt auteurs, journalistes, directeurs d’école, enseignants, sous le titre : L’École face à l’obscurantisme religieux, Max Milo, 2014.’]2[/tooltips] parlait déjà de régressions de la condition féminine au collège. C’est là, disait-il, le « côté le plus grave, le plus scandaleux et en même temps le plus spectaculaire de l’évolution de certains quartiers ».[tooltips content=’Rapport Obin, op. cit.‘]3[/tooltips] Les enquêteurs semblent avoir eu du mal à en croire leurs yeux : « Le simple fait de déambuler aux abords d’une école ou d’un collège constitue parfois un véritable choc. Partout le contrôle moral et la surveillance des hommes sur les femmes tendent à se renforcer […], à prendre des proportions obsessionnelles. Il faut avoir vu ces femmes entièrement couvertes de noir, y compris les mains et les yeux, accompagnées d’un homme, […] parfois un pliant à la main pour qu’elles n’aient pas à s’asseoir sur un endroit “impur”, que plus personne ne semble remarquer tant elles font partie du paysage, et dont personne ne semble s’offusquer de la condition, pour saisir […] la formidable régression dont nous sommes les témoins. » Les femmes, mais aussi les adolescentes et même les fillettes : « Alors que l’on observe de plus en plus souvent des fillettes voilées, les adolescentes font l’objet d’une surveillance rigoureuse, d’ailleurs exercée davantage par les garçons que par les parents. Un frère, même plus jeune, peut être à la fois surveillant et protecteur de ses sœurs. »

À côté des fréquentations et des comportements, poursuit le rapport, le vêtement est souvent l’objet de prescriptions rigoureuses : « Comme le maquillage, la jupe et la robe sont interdits, le pantalon est sombre, ample, style “jogging”, la tunique doit descendre suffisamment bas pour masquer toute rondeur. Dans telle cité […] les filles doivent rester le week-end en pyjama afin de ne pouvoir ne serait-ce que sortir au pied de l’immeuble. Dans tel lycée elles enfilent leur manteau avant d’aller au tableau afin de n’éveiller aucune concupiscence. » Presque partout la mixité est dénoncée, pourchassée et les lieux mixtes comme les cinémas, les centres sociaux et les équipements sportifs sont interdits. « À plusieurs reprises on nous a parlé de la recrudescence des mariages traditionnels, “forcés” ou “arrangés”, dès quatorze ou quinze ans. Beaucoup de jeunes filles se plaignent de l’ordre moral imposé par les “grands frères”, peu osent parler des punitions […] qu’on leur inflige en cas de transgression et qui peuvent revêtir les formes les plus brutales […]. Les violences à l’encontre des filles ne sont hélas pas nouvelles, ce qui l’est davantage est qu’elles puissent être commises de plus en plus ouvertement au nom de la religion. »

De « la préservation de la “pudeur” des filles »

Et le rapport fait état de nombreuses critiques tournant autour de la mixité, ou « de la préservation de la “pudeur” des filles ». Des manifestations de nature religieuse perturbent souvent les cours d’éducation physique et sportive, et l’absentéisme ou le rejet de certaines activités sont fréquents, notamment en piscine et en plein air. Un nombre croissant d’élèves refusent de porter les tenues sportives réglementaires qu’ils remplacent, chez les filles mais aussi chez les garçons, par d’autres vêtements qui dissimulent le plus possible les formes de leur corps. « Certains comportements révèlent les conceptions obsessionnelles de la pureté de certains prescripteurs, comme le refus de se baigner dans “l’eau des filles” ou dans celle des “non musulmans”. » 

Cette situation, nous ne voulons pas la voir non plus. Au nom du droit à la différence, on répondra qu’il faut cesser de toujours stigmatiser les musulmans (lorsqu’il s’agit de musulmans, pointer un problème revient toujours à stigmatiser), que c’est culturel, que ce sont leurs traditions, et que ce n’est pas en revenant à chaque fois sur ce genre d’incident que l’on fera avancer les choses. Cette attitude est également adoptée par les autorités politiques, de haut en bas. Quand des parents, inquiets de voir leur enfant changer de comportement, d’habitudes vestimentaires (le voile pour les filles), contester l’école, adopter un langage religieux radical, alertent les autorités, celles-ci, jusqu’à présent, justifient leur refus d’intervenir parce qu’il s’agit là d’une conduite relevant du religieux, que cela participe de la sphère privée, et qu’elles n’ont pas vocation à juger du degré de religiosité des adolescents.

Paresse ? Lâcheté ? Un mélange des deux ? Quoi qu’il en soit, cette démission a contribué, au moins partiellement, à la rupture de ces jeunes avec leurs familles et à leur dérive sectaire.

Retrouvez André Versaille sur son blog, Les musulmans ne sont pas des bébés phoques

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