Le début de l’année aura été riche en préjugés sexistes. Pendant que Catherine Deneuve et ses amazones déculpabilisaient les dragueurs, une étude britannique révélait la persistance d’un scandaleux stéréotype dans les contes pour enfants. D’après le journal The Observer, sur cent livres d’images, « les personnages masculins sont deux fois plus susceptibles que les femmes de jouer le premier rôle ».
Le patriarcat en héritage
Pire, le sexe faible serait purement et simplement absent de 20 % des contes et décrocherait quasi systématiquement des rôles de gentilles dans les histoires à dormir debout. Ceci rattrape cela, me direz-vous ? Pour les commanditaires de l’enquête, cette disproportion dévoile au contraire le pire des « biais de genre ». Car si les hommes accaparent les personnages de méchants et les femmes rivalisent de douceur, comment voulez-vous que les marmots remettent en cause la domination masculine ? De quoi inoculer les valeurs patriarcales aux porcs en herbe qui, une fois adultes, se les gratteront sur le canapé en attendant que bobonne fasse la popote !
Mieux vaut la culture du viol ?
Certes, l’étude fait peu de cas des Cruella, Carabosse et autres marâtres. Surtout, son argument est parfaitement réversible : que dirait-on si, pour arrondir mes débuts de mois, j’imaginais un personnage de méchante castratrice dans un conte intitulé (au hasard !) Caroline charrie ? Partant d’un grand éclat de rire, notre amie féministe dissidente Peggy Sastre m’a donné la réponse : « S’il y avait davantage de vilaines, on dirait que ça véhicule la culture du viol en dispersant des stéréotypes destinés à faire croire que les femmes sont capables d’être vicieuses. Alors que tout le monde sait que si elles le sont, c’est à cause du grand méchant patriarcat ! »
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