Un « humour sexiste, misogyne et homophobe » selon le magazine Les Inrockuptibles
De retour sur Netflix et Comédie +, la série H est une comédie légère à l’humour potache qui n’excède pas les 50 mots de vocabulaire. On y voit Jamel Debbouze, Éric Judor et Ramzy Bedia camper des hommes en blanc qui piquent de l’argent dans la caisse de l’accueil, jouent aux dominos entre deux cafés ou quémandent sans vergogne un baiser à l’infirmière. Certes, ses rires enregistrés ne dépeignent pas la réalité de nos blouses blanches. Mais il y a bien plus grave. La revue Les Inrockuptibles nous met en garde contre l’« humour sexiste, misogyne et homophobe très daté » qui a fait rire la multitude d’adolescents à la fin des années 1990.
Inlassable promoteur de la diversité, le magazine de gauche n’omet pas de nous rappeler ce qui rend la série unique à ses yeux : « Ses trois personnages principaux ne sont pas blancs […] une visibilité absolument rarissime encore aujourd’hui dans la fiction française, où l’inclusion reste notoirement à la traîne. »
Alors qu’est-ce qui cloche ?
« L’agressivité misogyne récurrente et assumée », qui rend la série « très difficile à regarder aujourd’hui ». Des rebeus de banlieue parlant mal aux Blanches dans une série créée par le producteur du Jamel Comedy Club ? De là à faire passer Jamel Debouzze pour l’idiot utile du Rassemblement national, il n’y a qu’un pas. C’est qu’en plus d’être émis par des acteurs non blancs issus de la banlieue, l’humour de H devrait désormais cocher les cases néoféministes et LGBT. On serait tenté de suggérer à Éric Judor de camper un militant féministe asexuel issu de l’immigration maghrébine et à Ramzy Bedia un transgenre séfarade né à Tel-Aviv pour reconquérir les faveurs de la revue progressiste.