Une nouvelle production des Fausses confidences, de Marivaux, vient de débuter au Théâtre de Carouge, à Genève, avant une tournée de plusieurs mois en France. La mise en scène d’Alain Françon et la plupart des comédiens sont remarquables, mais l’ensemble peine à séduire.
Un décor élégant mais simple, presqu’effacé, multipliant à l’envi les ouvertures entre scène et coulisses, et fait tout exprès pour favoriser l’avalanche des entrées et des sorties des protagonistes : assurément, la mise-en-scène des Fausses confidences semble être une translation dans l’espace de la vivacité, de la fluidité de la langue, de l’ivresse verbale de Marivaux et des rebondissements de la comédie. Tout cela étant composé en une partition diaboliquement volubile que l’orchestre d’acteurs réunis par Alain Françon exécute en virtuose.
Son pouvoir de démiurge
De cette éblouissante symphonie de sentiments cachés, de non-dits, d’ambitions contradictoires, de désirs inavoués, de fausses confidences où l’écriture de Marivaux égale celle de Mozart, on sort un peu étourdi, mais sans l’ivresse, hélas ! ressentie dans ce même Théâtre de Carouge, aux portes de Genève, lorsqu’Alain Françon y avait mis en scène Le Misanthrope avec un génie du théâtre éblouissant.
On espérait avec Les Fausses
