La main droite, ou gauche, de tous les garçons ayant eu entre 12 et 16 ans en France, en 1978, est en deuil. Nous venons en effet d’apprendre le décès d’un cancer de Farrah Fawcett Major à l’age de 62 ans. Farrah Fawcett Major, qui fut à la ville la femme de L’Homme qui valait trois milliards, déclencha une véritable épidémie onaniste dans notre pays. Ceux qui découvrirent, en même temps que le deuxième choc pétrolier, la silhouette blonde et les yeux bleus de Farrah, alias Jill Monroe qui devait enchanter de sa présence lumineuse la série Drôles de Dames sur Antenne 2, ne manquèrent plus ce rendez-vous aussi sacré que la parution mensuelle de Lui. Seule une minorité d’intellectuels lui préférait la brune Jaclyn Smith quant à Kate Jackon et son allure d’institutrice, ses fans se limitaient à quelques pervers se destinant à l’éducation nationale. La gigantesque Farrah Fawcett Major, elle, aura eu une influence décisive, encore mal évaluée par les historiens et les sociologues, dans la création d’une libido masculine fantasmant sur les brushings à la lionne et les souitecheurtes rouges. Cela méritait d’être salué. Avec elle, c’est tout l’érotisme post-psychédélique de l’Amérique démocrate-cartérienne qui disparaît. Et notre jeunesse masturbatoire aussi.
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