Parce qu’elle a accepté de faire la Une de notre magazine, l’actrice doublement césarisée fait l’objet depuis quelques jours de violentes attaques.
Depuis la sortie mardi dernier de notre nouveau numéro, dans lequel Fanny Ardant défend « l’honneur de Roman Polanski », les réactions courroucées se multiplient à travers la presse et les réseaux sociaux. Avec une même critique, totalement injuste et infamante, qui revient sous diverses plumes. Plusieurs journaux estiment en effet que le soutien public apporté par l’actrice à son ami cinéaste ne représenterait rien moins qu’une offense à l’ensemble des femmes violées !
C’est là l’un des arguments préférés des néo-féministes. Enfin, « argument » est un bien grand mot… puisque le procédé, parfaitement déloyal, consiste à rabaisser l’adversaire en donnant à ses paroles un sens ignoble qu’elles n’ont pas. « Fanny Ardant insulte (…) les 160 000 enfants et 217 000 femmes victimes chaque année », s’est ainsi indigné Libération dans un article paru le 5 juin. « Fanny Ardant piétine (…) toutes les victimes de violences sexuelles en général », ont abondé le lendemain Le Nouvel Obs et le Huffington Post, employant d’ailleurs dans leur publication respective exactement la même formule aux accents de prière d’exorcisme.
Godrèche instagramise
Même son de cloche chez la nouvelle égérie du mouvement MeToo, Judith Godrèche, qui a publié le 6 juin un texte sur Instagram, certes plus sensible et nuancé, mais avec la même tentative de discrédit en conclusion : « Il est temps d’arrêter de tirer sur les blessures ouvertes de milliers d’anonymes, y écrit-elle. Elles et ils ont un nom. Tout comme Fanny Ardant. »
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Quoique ne reposant sur aucun fait, ces allégations restent toutefois davantage civilisées que la sortie autrement outrancière d’Andréa Bescond. Le 6 juin, dans une interview au Huffington Post, l’auteur des Chatouilles a en effet jugé qu’il fallait « invisibiliser » la prise de parole de Fanny Ardant, avant de carrément s’en prendre à l’âge de l’actrice. « Il est presque trop tard pour que ce type de personnes ouvre aujourd’hui les yeux », n’hésite-t-elle pas à déclarer. Bescond s’est-elle rendu compte qu’en faisant preuve d’une telle muflerie, son image de militante moderne et « sororale » serait sérieusement abimée ? Quelques heures après, la jeune femme a semblé en tout cas vouloir baisser d’un ton son désir d’humilier Ardant en publiant sur Instagram une lettre ouverte un peu plus humaniste. « J’espère qu’un jour vous vous pencherez sur la réalité des violences sexuelles », écrit-elle, plus amène.
Les Sleeping Giants en guerre contre Causeur
Autre réaction à signaler : celle des Sleeping Giants. Sur Twitter, ce groupe d’internautes, qui s’autoproclame « collectif citoyen de lutte contre le financement du discours de haine », mais qui est en réalité une puissante (et anonyme) entreprise gauchiste d’appel à la censure de tout ce qui ne pense pas woke, prétend que Causeur fait « sa couv sur la défense de l’honneur d’un pédocriminel condamné et en cavale ». Grossière fake news ! Roman Polanski n’a jamais été condamné pour crime. Les faits qui l’ont mené en prison en 1977, à savoir des « rapports sexuels illégaux avec une mineure » ont la qualification, inférieure, de délit.
Mais revenons à Fanny Ardant. Et réjouissons-nous que, au milieu de ce concert de blâmes, tous aussi infondés les uns que les autres, des personnalités courageuses se soient levées pour applaudir sa prise de position en faveur de Polanski. « Quelle femme ! » s’est notamment exclamé l’avocat Randall Schwerdorffer le 5 juin sur BFM TV, en précisant que le mot « maccarthysme » (auquel il préfère « inquisition ») est selon lui trop faible pour qualifier MeToo. Sur la même chaîne, la journaliste Anna Cabana saluait quant à elle la « bravoure » de l’actrice. Chapeau bas Madame !
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