La liberté sexuelle conquise après Mai 68 a légitimé abus, dérives et transgressions. Mais le climat actuel est tout aussi déplaisant. Le lynchage des présumés coupables et le désir de jeter la pierre témoignent d’un mal aussi profond que celui qui est dénoncé.
Je n’ai jamais aimé cette gauche donneuse de leçons, reluisante de morgue intellectuelle, dont Olivier Duhamel faisait partie, en compagnie de quelques autres. Je n’ai jamais aimé ce petit monde, méprisant pour le peuple qui votait mal. Je n’ai jamais aimé Mitterrand, ses ministres et sa cour. Je n’ai jamais aimé tous ces échappés de Mai 68 qui portaient bien haut le drapeau de la liberté et du jouir sans entraves, et se sont gavés des prébendes accordées par les puissants dont ils se gaussaient autrefois.
J’ai lu le récit de Camille Kouchner. Il est glaçant, certes, mais il décrit un milieu, une époque où toutes les valeurs qui fondaient la société du passé devaient être renversées. Malgré les dénégations de certains qui voudraient qu’on ne généralisât pas les pulsions perverses d’une minorité, je m’inscris en faux. Tous ne passèrent pas à l’acte, mais le climat de permissivité qui régnait a autorisé de nombreuses dérives illégales. Je me souviens très bien de ces années-là. J’ai été responsable de la commission culturelle de l’Union des grandes écoles en 1967. J’ai été professeur
