Le dernier film d’Yvan Attal prend le risque de s’attaquer à un sujet devenu brûlant depuis le mouvement #MeToo: le viol…
Yvan Attal est courageux. Être un homme et vouloir évoquer en cette période le thème du viol présumé relève soit de l’inconscience, soit en effet du courage. On créditera volontiers Attal de cette seconde vertu. Pour autant, le pari est-il tenable précisément en ces temps déraisonnables quant à la sérénité des débats ? Le propos principal du film Les Choses humaines appliqué à deux jeunes adultes tient en peu de mots : est-il coupable ? Était-elle consentante ?
Partant de là, le cinéaste tente le pari du film de procès, c’est-à-dire de l’équilibre permanent entre les deux « thèses » en présence. Louable intention, mais qui finit par lasser à force d’équilibrisme précisément, et même à décevoir fortement quand, par la dernière image que l’on se gardera bien de décrire ici, Attal finit par « choisir son camp ». Mais est-ce vraiment le sien ou celui de l’air du temps contre lequel il est dangereux d’aller ?
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Reste un casting épatant, Pierre Arditi en tête dans le rôle impossible du « vieux con » comme diraient nos radicales-féministes, à moins qu’il soit juste un père aimant, c’est-à-dire profondément humain…