Accueil Édition Abonné Gauchos, hors de nos facs !

Gauchos, hors de nos facs !

De jeunes gauchistes incultes et sectaires baragouinent leur refus de toute sélection


Gauchos, hors de nos facs !
Blocage de la faculté de Tolbiac, Paris, 12 avril 2018. ©Stringer

Dans les universités, de jeunes gauchistes aussi incultes que sectaires expriment dans un sabir « postcolonial » leur refus de toute sélection. Signe du déclin du savoir, certains professeurs se joignent au mouvement, feignant de croire que 80% d’une classe d’âge a les capacités de suivre des études. Triste printemps. 


Si on vous demande quel est le point commun entre l’École normale supérieure, la vieille Sorbonne (Paris-IV) et l’École des hautes études en sciences sociales, vous répondrez peut-être que ce sont des temples du savoir, et plus spécifiquement, des établissements de pointe dans le domaine des humanités, pour les deux premières, des sciences humaines et sociales, comme on les a baptisées dans la langue triomphante du progrès, pour la troisième. Ce trio d’excellence constitue aussi un modèle (très) réduit d’un système d’enseignement supérieur qui, derrière ses apparences et ses prétentions jacobines, se caractérise par une extrême diversité des statuts. Normale-Sup est une grande école, à laquelle on accède par un concours extrêmement difficile, la Sorbonne une université classique, ce qui signifie qu’elle ne peut vraiment choisir ses étudiants qu’après la licence. Quant à l’École des hautes études, qui fut longtemps un haut lieu de l’histoire en France, elle était à l’origine exclusivement dédiée à la formation doctorale – l’enseignement de la recherche par la recherche. La prise du pouvoir par la sociologie bourdieusienne et le ronronnement égalisateur qui l’a accompagnée ont mis fin à cet odieux privilège. « Ces gens-là n’ont rien à dire sur le réel et ceux qui s’intéressent au réel sont marginalisés, commente un historien goguenard. Au passage, cela a signé la fin du climat intellectuel et de l’esprit de dialogue qui permettaient à des gens très différents de se respecter. » Si elle conserve, mais pour combien de temps, le droit de sélectionner ses étudiants, l’École délivre désormais des masters, ce qui signifie qu’elle commence à rentrer dans le rang universitaire. Pour nombre de professeurs, cette banalisation est encore insuffisante : ils se sont mobilisés contre l’adhésion de l’EHESS à PSL (Paris sciences et lettres), regroupement créé par la loi Pécresse et dont font également partie l’ENS, Dauphine et plusieurs grandes écoles et formations scientifiques. Un regroupement jugé trop « élitiste » – quel scandale en effet qu’une école élitiste… On se demande ce que serait son antonyme : une école moyenne ?

« À l’EHESS, si on veut obtenir des financements, il faut utiliser l’écriture inclusive »

Rome ne s’est pas défaite


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 1,00€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous

Causeur #57 - Mai 2018

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent L’antisémitisme est-il devenu une maladie psychiatrique ?
Article suivant Ces « petits riens » de l’islamisme « soft » qui s’infiltrent dans notre quotidien
Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération