Que se passe-t-il dans les couloirs du Palais-Bourbon et dans l’Hémicycle lorsque les caméras ne sont plus là ? Grandeurs et petitesses de nos députés…
Mascarade
Ça a commencé très fort. Pour ne pas avoir à voter la motion référendaire présentée par Marine Le Pen, qu’ils avaient pourtant présentée dans les mêmes termes, les Nupes quittent l’Hémicycle… Sectarisme, quand tu les tiens !
Dégueulasse
Une motion référendaire implique une procédure particulière : les députés qui la signent se doivent d’être tous physiquement présents dans l’Hémicycle au moment de son examen. Si un seul député manque à l’appel (au sens propre), la motion ne peut pas être examinée. Or, quelques secondes avant le début de la procédure, quelques députés RN reçoivent de curieux appels téléphoniques les informant qu’un de leurs proches a été hospitalisé et qu’il leur faut rentrer chez eux de toute urgence. Des appels malveillants, bien sûr. Et heureusement vite déjoués. Du jamais-vu au palais Bourbon. Révoltant.
Dégueulasse encore
Christian Estrosi, maire de Nice, interrogé sur cet incident sur une chaîne d’information le lendemain matin, sous-entend que c’est peut-être le RN lui-même qui a passé les appels malintentionnés… Abject !
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Non-inscrits
Et de six ? Après Adrien Quatennens, on nous annonce que le député Renaissance des Hauts-de-Seine Emmanuel Pellerin va rejoindre les non-inscrits. Il a en effet été accusé par Mediapart « d’avoir consommé et détenu des produits stupéfiants, notamment de la cocaïne, avant et après son élection à l’Assemblée en juin dernier ». Décidément, les non-inscrits commencent à sentir le soufre… On apprend finalement que le député cocaïnomane a bien été exclu de son parti, mais pas de son groupe, où il pourra continuer de siéger… En pleine affaire Palmade, ça fait un peu désordre !
Adrien Quatennens
Il fallait bien une première fois. Le député ex-LFI a profité de la réforme des retraites pour reprendre la parole dans l’Hémicycle. Ce qui a provoqué l’indignation de la majorité et, pour y répondre, les applaudissements de certains députés LFI, tandis que d’autres sortaient ostensiblement… On a le droit de ne pas aimer le député Quatennens et de trouver ses soutiens fort peu discrets. Mais il a été condamné par la justice et la séparation des pouvoirs oblige les parlementaires à respecter cette décision. Le juge n’ayant pas prononcé de peine d’inéligibilité à son encontre, ce n’est pas à nous de le faire. Ce soir-là, il ressemblait à une bête traquée. Je déteste les lynchages. Je l’ai dit.
Rigolade
Sur le coup, j’ai pris ça à la rigolade. J’ai appris que Robin Reda, ex-LR depuis passé chez les Marcheurs, également président du Conseil national du bruit, avait écrit à la présidente de l’Assemblée, pour « alerter sur notre santé auditive »… « Une exposition prolongée à un niveau sonore d’environ 80 décibels, comme cela semble être régulièrement le cas dans l’Hémicycle, est équivalente à vouloir travailler au bord d’une autoroute pendant plusieurs heures », explique-t-il dans son courrier. Après l’installation d’un sonomètre, certains proposent également un éthylotest à l’entrée de l’Hémicycle…
Camp de gitans
Le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), le sénateur Hervé Marseille, l’a dit. Notre Assemblée « a parfois des allures de camp de Gitans »… Voilà qui n’est pas très gentil pour les Gitans : difficile en effet de comparer les hurlements hystériques des députés LFI à la musique manouche…
La mère Michel
À la reprise des débats ce vendredi 17 février, Julien Dive, député LR, s’insurge contre les longues diatribes des députés LFI pour défendre leurs amendements : « […] Chaque amendement a été défendu individuellement et illustré par une anecdote sur la mère Michel ou sur le père Lustucru. » Il faut dire que l’extrême gauche s’est fait une spécialité de relater en long, en large et en travers les situations personnelles de Nadia, Marcel, Gilbert, Rachid, Norbert, etc., sans que l’on sache évidemment si ces personnages ont une existence réelle ou sont tout droit sortis de l’imagination des députés volubiles… Histoire de montrer qu’ils côtoient le petit peuple. Ils sont les seuls, bien sûr !
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Modestie
C’est la députée LFI (encore ! mais il est vrai qu’avec leurs presque 20 000 amendements, on a presque entendu qu’eux pendant deux semaines) Ersilia Soudais qui a osé : « Moi, je suis comme Louise Michel, ambitieuse pour l’humanité. » Ça ne coûte rien de le dire.
Abandon de poste
La réforme des retraites a été interrompue par la niche parlementaire des socialistes. La journée commence à 9 heures du matin et se termine à minuit pile. Et tant pis si un texte est en cours d’examen : à minuit, le carrosse des propositions de loi se transforme en citrouille. À l’ordre du jour, la nationalisation d’EDF. Comme les députés de la majorité se sont vite aperçus qu’ils allaient être mis en minorité, ils ont préféré… quitter l’Hémicycle ! Là encore, on n’avait jamais vu ça : la majorité qui déserte de peur d’être battue. Pas très sympa pour le ministre délégué chargé de l’Industrie, qui lui est obligé de rester. Le texte a été adopté à la quasi-unanimité, faute d’adversaires…
En vrac
Outre les invectives comme « monstres », « bourreaux » ou les comparaisons douteuses en parlant de « couloirs de la mort » pour qualifier les deux années supplémentaires de travail que le gouvernement voudrait imposer aux Français, la France insoumise s’est surpassée avec ses députés Thomas Portes et Aurélien Saintoul. Le premier s’est fièrement mis en scène en marchant sur la tête du ministre Dussopt, écharpe tricolore à l’épaule, quand le second traitait le même ministre d’« imposteur » et d’« assassin ». Durant le premier mandat d’Emmanuel Macron, on disait de l’Assemblée nationale qu’elle était une simple chambre d’enregistrement. Depuis 2022 et sa nouvelle configuration, elle ne sert toujours à rien. Parfois, j’ai honte d’être député…