En rendant hommage au roman-photo, le Mucem expose la richesse de la littérature populaire tout en racontant l’art de vivre des Trente Glorieuses.
L’heure de la revanche des shampouineuses a sonné. Le Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) fait œuvre de salubrité publique en remettant à l’honneur le roman-photo dans une exposition qui réunit plus de 300 objets inédits : revues, films, maquettes, photographies originales… Ménagères, écolières, ouvrières et bourgeoises un brin fleur bleue, vous n’aurez désormais plus honte. Lire des romans-photos ne sera plus marqué du sceau de l’infamie. Les intellos pourront remballer leur quincaille idéologique et retourner à leurs chères études. Leur jugement se moquait depuis trop longtemps de votre droit à un quart d’heure de bonheur hebdomadaire, plus sûr que l’orgasme du samedi soir.
Le mépris, c’est fini
Le roman-photo, jadis méprisé, est de nos jours passé complètement sous silence, n’intéressant que quelques collectionneurs et fétichistes. Il faut dire que cette littérature authentiquement populaire a fini par sombrer sous les coups de la digitalisation et, sans doute aussi, de la perte d’une certaine innocence propre aux Trente Glorieuses. À l’exception notable, toutefois, de l’insubmersible Nous Deux qui continue à enregistrer des chiffres à faire pâlir de jalousie les journalistes d’investigation, avec un tirage autour de 350 000
