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Expo : Beaubourg célèbre la « résistance attitude »

"Globale(e) Resistance", une exposition qui conjugue hermétisme et militantisme


Expo : Beaubourg célèbre la « résistance attitude »
Red Winter in Gugulethu, Kemang Wa Lehulere, 2016.© Centre Pompidou, Mnam-CCI,Paris/Perspective, 2017

Le centre Pompidou propose une exposition intitulée « Global(e) Resistance », qui réunit des plasticiens ayant « une pratique à la fois artistique et politique, voire activiste ». Un accrochage conjuguant hermétisme et militantisme ne fait que souligner le divorce entre l’art contemporain et le public.


Parfois, en matière d’art contemporain, j’ai des idées vagues restant à l’état d’impuissantes maugréassions. Et puis, tout à coup, fortuitement, à l’occasion d’une lecture, d’une rencontre ou d’une visite, tout se clarifie. C’est exactement ce qui se produit pour moi à l’ouverture de l’exposition « Global(e) Resistance » à Beaubourg. C’est à ce titre que je la recommande. On peut s’y rendre en sociologue amateur.

Comprendre or not comprendre

Il faut avoir en tête qu’en art contemporain, « comprendre » est le mot-clé, celui qui revient le plus souvent. Il y a, on le sait, les initiés, les distingués, ceux qui « comprennent ». Et puis il y a les blaireaux, les réfractaires, voire les nauséabonds, bref, ceux qui ne comprennent pas.

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À l’entrée de l’exposition « Global(e) Resistance », des vitrines recommandent des lectures et signalent des « lieux de l’activisme », comme l’inévitable Colonie barrée. C’est un peu fastidieux de passer en revue toute cette documentation, mais on saisit que la présentation va être très politisée. Des encarts muraux confirment la tonalité. Jusque-là, c’est clair ! Tout va bien ! Je « comprends » !

Cependant, une difficulté apparaît dès les premières œuvres. Les pièces et installations réunies ne visent manifestement pas à procurer un plaisir esthétique simple, comme la Vénus de Milo ou Le Bain turc. L’essentiel tient sûrement à un sens, un message, une intention, quelque chose de ce genre. Oui ! mais quoi ? Devant la plupart des œuvres, j’éprouve la même perplexité : incapable de saisir ce que les auteurs ont voulu exprimer, je me résous à lire l’explication sur le cartel prévu à cet effet.

Rédemption, Barthélémy Toguo, 2012-2014 © Centre Pompidou, Paris, Mnam-CCI / ADAGP, Paris, 2020.
Rédemption, Barthélémy Toguo, 2012-2014 © Centre Pompidou, Paris, Mnam-CCI / ADAGP, Paris, 2020.

Exemple : je vois un grand nombre d’œufs à coquille blanche ou rouge, parfaitement alignés

Octobre 2020 – Causeur #83

Article extrait du Magazine Causeur




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est écrivain. Dernier ouvrage paru : Précipitation en milieu acide (L'éditeur, 2013).

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