Alors que Beyrouth a été frappée par une double explosion, les informations commencent à filtrer sur l’origine du drame. À ce stade, il semble établi qu’elle provienne d’une cargaison de nitrate d’ammonium stockée depuis six ans dans un hangar portuaire. Il est aussi intéressant d’analyser comment elle est arrivée là.
Tout commence en septembre 2013. Le navire Rhosus, immatriculé en Moldavie[tooltips content= »Pavillon classé sur la liste noire du Memorandum de Paris. »]1[/tooltips], navigue de la Géorgie vers le Mozambique lorsqu’il est victime d’une avarie de propulsion, qui le force à faire escale à Beyrouth. Il est alors détenu au titre du contrôle par l’État du port, le navire étant manifestement inapte à prendre la mer dans des conditions de sécurité acceptables, bien qu’il transporte une cargaison de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium. Puis, l’armateur, un Russe domicilié à Chypre, abandonne le navire, déclarant ne pas pouvoir faire face au coût des réparations. Il laisse ainsi les marins abandonnés à leur sort pendant un an, sans paye et à court de vivres sur une véritable bombe flottante. La cargaison aussi est abandonnée, et celle-ci se retrouve entreposée faute de mieux dans un hangar portuaire pendant 6 ans, jusqu’à ce que le drame survienne, ce 4 août 2020.
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De tels accidents ne sont pas exclusivement maritimes mais il existe plusieurs cas célèbres impliquant des navires : en avril 1947, Texas City était dévastée par l’explosion de la cargaison du Grandcamp, le même scénario se reproduisant trois mois plus tard à Brest avec l’Ocean Liberty. (…)
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