L’esprit de compétition est accusé de déshumaniser les étudiants en médecine
Selon une récente étude belge, les étudiants en médecine manqueraient d’empathie. La faute au cursus universitaire trop exigeant qui les déshumaniserait. Apparemment, l’esprit de compétition ne ferait pas bon ménage avec les bons sentiments. C’est pourquoi nos amis belges ont instauré une épreuve de « compétences humaines » au concours de médecine. En vigueur depuis deux ans, cette mesure prophylactique s’applique à coups de QCM censés évaluer leur aptitude à la sensiblerie.
Pour des jeunes gens d’à peine 18 ans qui n’ont encore jamais ausculté un seul patient, l’exercice est délicat. Voire sexiste et discriminatoire : les garçons affichent un taux d’empathie bien inférieur à celui des filles au même âge ! Signe encourageant : au fil des ans, l’empathie masculine augmente alors que celle des femmes décroît…
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Toute question de sexe mise à part, le contenu des questions et les « bonnes » réponses qui sont attendues prêtent à sourire. Par exemple, si une femme battue veut retourner avec son mari, l’étudiant empathique doit exprimer son « tiraillement » et surtout pas sa « compréhension ». Gare à ses résultats, si l’étudiant lui conseille effectivement de rentrer chez elle, les retrouvailles pourraient virer au drame façon Jacqueline Sauvage, voire au féminicide…
Au vu des dernières études, l’épreuve se révèle totalement contre-productive : le taux d’empathie continue de chuter depuis l’instauration des tests.
À moins qu’il en aille des bons sentiments comme de la confiture : moins on en a, plus on les étale…