Il manquait une rubrique scientifique à Causeur. Peggy Sastre comble enfin cette lacune. À vous les labos !
C’est un paradoxe du comportement humain dans les sociétés industrielles : en tendance, un statut socio-économique élevé y est négativement associé au succès reproductif. En d’autres termes et à la louche, les riches font moins d’enfants que les pauvres. Un phénomène des plus perturbants lorsqu’on a Darwin en tête, car en toute bonne logique évolutionnaire, en avoir dans les poches (surtout lorsqu’on est un homme) augmente à la fois vos chances auprès de ces dames et votre capacité à sustenter les besoins (fort gourmands) d’une descendance. Une tripotée d’études montrent d’ailleurs qu’il en est ainsi dans les sociétés préindustrielles peuplant la littérature anthropologique et ethnologique – quelques cadors se partagent la part du lion de la procréation, tandis qu’une foule de miséreux meurent sans avoir eu l’heur de transmettre leurs gènes aux générations futures. Mais dès que la modernité pointe le bout de son nez, la corrélation semble s’inverser, tant et si bien que des esprits chagrins y ont vu un gros indice du fléchissement des lois de la sélection naturelle dans nos cervelles contemporaines, voire un sacré caillou dans la chaussure des sciences darwiniennes du comportement.
A lire : Il est pas bonobo mon fils ?
Sauf qu’il semblerait que cette inversion
