Laura a vingt-quatre ans. Elle est en excellente santé, entourée d’amis, passionnée par l’art et spécialement par le théâtre qu’elle a pratiqué. Mais elle estime que « vivre n’est pas son truc », selon le quotidien belge De Morgen qui l’a rencontrée. Enfant déjà, elle se demandait ce qu’elle faisait sur terre et rêvait de se tuer.
Certes, on peut attribuer ce désir de mort à une famille disloquée, à la violence d’un père alcoolique, à une scolarité difficile. Elle assure qu’il n’en est rien. Elle n’a tout simplement jamais voulu vivre. Quelques tentatives de suicide la conduiront, selon un parcours désormais classique, à l’hôpital psychiatrique. De quoi vous dégoûter encore plus de l’existence.
Avec une opiniâtreté qui force l’admiration, elle demande à être euthanasiée. Sa requête est acceptée. Soulagée, elle prépare dans son studio ses funérailles. « Je trouve très réconfortant d’y penser », confie-t-elle à un journaliste.
Certains, en Belgique, s’offusquent, critiquant un système absurde devenu fou. D’autres se félicitent de vivre dans un pays où l’autonomie du sujet et sa volonté de mourir sont respectés. Laura, elle, a enfin trouvé la paix. Quant à ce qui se passera après l’été, nul n’est en mesure de le dire. Mais on peut en être certain : ce sera le plus bel été de Laura. « Il faut chérir sa mort comme une ultime délivrance », seront sans doute ses derniers mots.
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