Plutôt qu’un recours ultime à une situation terrible et irrémédiable, le Canada semble utiliser l’euthanasie comme solution économique. Certaines dérives de l’utilisation de l’euthanasie y sont aberrantes.
En avril 2016, le Parlement canadien adoptait une loi autorisant l’euthanasie. Un patient atteint d’une maladie incurable, jugeant ses souffrances insupportables, peut donc demander l’assistance au suicide. Il en va de même pour une personne handicapée physiquement. Pour l’instant, les personnes souffrant de maladie mentale n’y ont pas accès, mais un débat les concernant devrait s’ouvrir dès 2023. L’extension du droit de mourir aux « mature minors », les enfants de plus de 12 ans, sera considérée en même temps.
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C’est dans ce contexte que l’entreprise québécoise de vêtements Simons a fait polémique. Fin octobre, elle a publié une vidéo intitulée « Tout est beauté », présentant de manière idéalisée l’histoire de Jennyfer Hatch, une Canadienne de 37 ans, victime d’une maladie génétique rare, qui a fait le choix de l’euthanasie. Depuis, il s’est avéré qu’elle ne voulait pas mourir, mais que la difficulté à avoir accès aux soins dont elle avait besoin ne lui laissait pas d’alternative. D’ailleurs, un rapport publié dans le Journal de l’association médicale canadienne en 2017 avait présenté l’euthanasie comme une opportunité pour faire des économies énormes en termes de soins coûteux pour certains malades. Les dérives liées à l’euthanasie se multiplient. Des retraités y ont eu recours pour fuir leurs difficultés économiques. Elle a été accordée à un homme qui ne supportait pas le bruit dans une maison de retraite. En décembre, d’anciens combattants ont rapporté que l’administration canadienne leur avait proposé l’euthanasie alors qu’ils demandaient des soins en raison de troubles post-traumatiques. De plus en plus de soignants sortent du silence pour dénoncer les pressions qu’ils subissent pour les contraindre à exécuter cette pratique.
Alors que le 9 décembre, Élisabeth Borne a lancé la convention pour la fin de vie, et que tout porte à croire que l’on se dirige vers une légalisation de l’euthanasie en France, qui peut nous garantir que l’Hexagone serait préservé de ces dérives ?