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A l’est, un petit front s’organise contre Erdogan

A Bruxelles, on lui déroule toujours le tapis rouge


A l’est, un petit front s’organise contre Erdogan
Recep Tayyip Erdogan, left, Charles Michel et Ursula von der Leyen, lundi 9 mars, à Bruxelles. © John Thys/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22436644_000039

Si les pays de l’Ouest ont accepté l’idée de payer une « jizya » au maître-chanteur Erdogan pour qu’il nous protège de l’arrivée massive d’immigrants, à l’Est, la résistance s’organise… L’Europe Centrale et Orientale n’entend pas capituler. Elle envoie déjà quelques gardes frontières en Grèce.


Le Groupe de Visegrad entend ne rien lâcher. Lors d’un sommet mercredi 4 mars, la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie ont déclaré vouloir s’engager à aider la Grèce dans son conflit frontalier avec les Turcs.

Le premier ministre slovaque Peter Pellegrini voit le nombre grandissant de migrants comme un sérieux problème sécuritaire pour l’Europe ; pas seulement pour la Grèce ! Son homologue tchèque Andrej Babis a ajouté pour sa part que la situation en Grèce était grave et a assuré que son pays était « prêt à aider [les Grecs] ». Quant au premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, il a affirmé que le sien s’apprêtait à déployer des gardes à la frontière grecque. Enfin, Viktor Orban, que l’on ne présente plus, a annoncé que la Hongrie apporterait tout le soutien qu’elle peut à la Grèce et participerait activement à l’éconduite des migrants sur la frontière extérieure de l’Union Européenne.

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Il va sans dire que ces pays ont une connaissance bien précise du danger et de ce qu’ils y risquent. Comme un air de déjà-vu…

L’Europe Centrale contre l’Empire Ottoman : un match retour ?

L’esprit de conquête d’Erdogan rappellerait presque celui d’un certain Soliman 1er (dit « Le Magnifique ») qui s’était lui-même emparé au XVIème siècle d’un certain nombre de territoires européens tels que la Croatie, la Moldavie, la Hongrie, et une partie de l’Autriche. Le souvenir d’un tel envahisseur et de ses troupes a nécessairement laissé une trace indélébile dans le cœur des nations qui ont souffert de son occupation.

Nous pouvons souligner au passage la lâcheté des rois français de l’époque (François 1eret son fils Henri II) qui ne comprennent pas alors l’enjeu et qui s’opposent à un Charles Quint (Empereur du Saint Empire Germanique) souhaitant protéger l’Europe d’une islamisation possible. L’impétuosité et l’audace des Francs de Charles Martel, autant que l’idée d’une alliance (avec Eudes, le duc d’Aquitaine et ancien adversaire) face à un ennemi civilisationnel commun, représentaient déjà de lointains souvenirs…

Une extension du Groupe de Visegrad ?

Si l’Europe occidentale reste aveugle sur la question migratoire, à l’Est, personne n’est dupe. Le Groupe de Visegrad tel qu’il est composé ne bougera probablement pas dans son organisation politique. Cependant, le contexte actuel et la conjoncture géostratégique et démographique pourraient bien ouvrir une ère d’alliances entre le V4 et certains de ses voisins, plus ou moins immédiats (en commençant par la Grèce), afin de lutter plus efficacement contre les masses migratoires qui souhaitent forcer la serrure européenne.

Pendant ce temps…

Alors que le V4 tente d’organiser quelque défense des frontières du continent, alors que Poutine humilie Erdogan en lui rappelant qui est le patron lors de leur récente rencontre, l’union bruxelloise n’en finit pas de se coucher.

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Invité lundi en grande pompe dans la capitale de l’Europe, le président turc a rappelé aux éminences de nos institutions européennes l’engagement pris de verser une rente à Ankara de 6 milliards d’Euros en l’échange d’une protection contre l’arrivée massive d’immigrants. Ne s’étant acquitté « que » des trois quarts de cette somme, Erdogan est venu réclamer son dû, en personne.

Les élites européennes se sont félicitées de la reprise du dialogue, en réalité des paroles creuses et vides de sens permettant l’inaction la plus totale à l’encontre du quémandeur ottoman. Pire encore, ce sont maintenant les Européens qui déclarent, notamment par la voix du Secrétaire général de l’OTAN se préoccuper de la sécurité de la Turquie. Le gouvernement allemand a par ailleurs annoncé qu’une « coalition de pays volontaires » – dont la France ferait partie – devrait prendre à sa charge une partie des migrants actuellement tenus à distance sur l’archipel grec (théoriquement des enfants, mais il est fréquent de retrouver des majeurs parmi les « mineurs isolés »).



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