La messe de l’Euro est dite – un Euro un peu passé par pertes et profits, l’attention des médias étant, et c’est totalement logique, absorbée par la situation politique en France.
Un état de fait qui n’a pas été atténué par les performances de l’équipe de France, demi-finaliste certes, mais dont le jeu ressemble plus à un somnifère qui a le mérite, vu l’état de nos finances publiques, de ne rien couter à la Sécurité sociale. Le mauvais côté de l’histoire est que, 40 ans après la victoire de la bande à Platini, on se souvient du beau jeu du carré magique et on est tenté de prendre des antidépresseurs qui, eux, coutent un pognon de dingue pour citer qui vous savez.
Pourtant, du beau jeu, il y en a eu ! Par une équipe en particulier qui, cerise sur le gâteau, a remporté le titre. Beau jeu ne rime plus, et depuis longtemps, avec Bleus, mais, depuis cet euro, avec Rouge. La « Roja » nouvelle formule a en effet fait oublier le « tiki taka » incessant de la période bénie du football espagnol quand, de 2008 à 2012, nos amis transpyrénéens avaient remporté d’affilée et logiquement deux Euros et un mondial avec l’équipe mythique des Xavi, Iniesta, Casillas, Xabi Alonso, Puyol, Piqué, Torres, record invaincu.
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Et cette Roja, au sein de laquelle jouent deux Français qui pourtant auraient voulu porter le maillot Bleu mais à qui a toujours été opposé une fin de non-recevoir, Aymeric Laporte et Robin Le Normand, pratique un très beau jeu.
Un jeu offensif, chatoyant, avec peu de calcul et de très grands joueurs en devenir. Comment ne pas être ébahi devant un Lamine Yamal, qui a battu Pelé hier comme plus jeune finaliste d’une grande compétition à 17 ans et un jour, meilleur passeur de la compétition et auteur d’un but sublime face à la France ? Williams, Olmo, Ruiz (aussi bon avec l’Espagne que médiocre avec le PSG, comment l’expliquer ?), Cucurella, Olmo jouent en regardant vers l’avant, pas en pensant à surtout ne pas prendre de but.
Une victoire largement méritée avec sept victoires pour sept matches, et après avoir battu les quatre autres champions du monde européens : Italie, Allemagne (chez elle, après avoir été rejointe à la dernière minute, on peut saluer l’exploit), France puis Angleterre.
Alors bravo à l’Espagne, que viva España, et on attend avec impatience les explications des non-sélections de Laporte et Le Normand, mais j’ai bien peur que nous devions attendre longtemps !
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