La Commission Européenne eut été bien injuste d’interdire à la Slovaquie l’émission d’un Euro commémorant le 1150ème anniversaire de l’arrivée sur son sol des saints Cyrille et Méthode. Les références religieuses ne manquent en effet pas sur les pièces d’autres pays. Mais peut-être ceux-ci avaient-ils mieux intégré les règles non-dites qui commandent au laïcisme bigot et procédurier de la Commission. À savoir: les références religieuses sont permises … pour autant qu’on puisse les faire passer pour autre chose.
L’effigie du Pape sur les euros du Vatican: c’est bien entendu le chef d’état qui est honoré. La croix de Malte ou la double croix slovaque (ils avaient été plus malins la première fois …) : des emblèmes nationaux historiques. L’inscription « Que Dieu bénisse tous les peuples » sur les pièces de deux euros slovènes: une citation du poète France Prešeren que la pièce honore; on ne va tout de même pas censurer un poète ! Et puis mes favoris, ceux qui ont tout compris et dont je découvre avec un infini plaisir le sens aigu de l’ironie: les chypriotes. Honni soit qui mal y pense: l’homme avec les bras en croix et un petit crucifix autour du cou qui couvre leurs pièce d’un et deux euros n’est en aucune manière un symbole religieux. On ne sourit pas: il s’agit officiellement d’un exemple caractéristique de l’art préhistorique de l’île.
Reste un cas surprenant: ce pays qui inscrit crânement « Dieu soit avec nous » sur la tranche de ses pièces de deux euros. Fallait-il, pour oser cette effronterie, qu’il soit un élève modèle de la bonne pensée progressiste, absolument exempt de tout soupçon d’obscurantisme. Bref, qui d’autre pouvait se le permettre que les Pays-Bas?
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