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L’étrange militantisme de Mme Samra Seddik, sage-femme

L’entrisme et le séparatisme islamistes à l’hôpital progressent... Nouvelles révélations


L’étrange militantisme de Mme Samra Seddik, sage-femme
Samra Seddik, sage femme "engagée"... Capture YouTube.

Après un premier article consacré au Dr Nour El Iman Kaddouri, co-fondatrice de l’OMAS, nous continuons notre exploration de ces soignants qui diffusent l’idéologie frériste. Toute aussi inquiétante: Mme Samra Seddik, sage-femme et présidente d’une association proche des Frères Musulmans, marrainée par l’animatrice Sidonie Bonnec…


Dans un précédent article, nous avions abordé le sujet de l’OMAS (l’Organisation Musulmane des Acteurs de la Santé) ; une association médicale spécialisée dans le lobbying frériste, qui dispose d’antennes dans plusieurs facultés de médecine de France, qui milite notamment pour que les infirmières soient voilées et que les patientes soient soignées par des femmes. 

L’OMAS organise régulièrement des sessions de formation, à destination d’étudiants musulmans, à l’aide de conférenciers qui sont des professionnels de santé agréés par l’État. Parmi eux, une sage-femme : Mme Samra Seddik, qui partage son activité de sage-femme libérale entre Saint-Germain-Lès-Corbeil (91) et Vigneux-sur-Seine (91).

Une soignante très présente, mais pas seulement auprès de ses patients

Le compte Instagram de Samra Seddik, aux 13,3 K followers, regorge d’informations précieuses pour qui s’intéresse à l’influence frériste dans le domaine de la santé. Très active sur son réseau social, Mme Seddik diffuse l’agenda de ses interventions médiatiques : outre une intervention sur la radio France Bleu Paris aux côtés du Dr Jimmy Mohamed, nous retrouvons des lives « Ramadan, grossesse et allaitement » avec les théologiennes Oustedha Asmahane et Ismahene Bouzidi, membres du Conseil Théologique Musulman de France (le CTMF), dont le bureau est composé de plusieurs responsables de la branche française des Frères Musulmans ; un live avec Zina Hamzaoui, sage-femme de Molenbeek et chroniqueuse pour la station  de radio belge AraBel FM, organe de propagande des Frères Musulmans tunisiens ; une « Medical Masterclass » avec le Dr Lyna Chami, psychiatre au CHRU de Tours et membre de l’OMAS ; un live, bien sûr, avec le Dr Nour El Iman Kaddouri, médecin généraliste dans le Nord et co-fondatrice de l’OMAS ; deux conférences au Centre Islamique de Villeneuve-d’Ascq (le CIV), dont l’écrivain Mohamed Louizi avait sonné l’alerte1 en prévenant qu’il s’agissait d’une vitrine française des Frères Musulmans ; un live, aussi, avec la psychologue Meriem Saghrouni dont le père, Mohamed-Taïeb Saghrouni, mémoire active du courant qotbiste, est un haut responsable des Frères Musulmans dans la région lilloise et se dit favorable au « djihad armé »2

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Dans une interview3, Samra Saddik indique être membre bénévole de l’association A2S (Avenir Santé Solidarité), où elle participerait à des projets audiovisuels. Après enquête, cette association – cofondée par M. Yasser Malek, salarié d’AstraZeneca et par le Dr Jad Kamel, cardiologue à Bondy (93) – s’avère être effectivement à la tête d’un programme télévisuel sur la chaîne Oumma TV, média qualifié à plusieurs reprises d’islamiste ; dans cette émission, Samra Seddik est intervenue pour participer à des chroniques telles que « Grossesse et Ramadan » ou « Le jeûne et l’allaitement ». 

Sur son compte Doctolib, Samra Seddik affiche son appétence pour l’étude du champ mental de la femme (avec un D.U en Psychiatrie Périnatale et un D.I.U en Psychopérinatalité). Chercheuse au CNRS et spécialiste du frérisme, le Dr Bergeaud-Blackler met régulièrement en garde sur l’« emprise mentale et psychique que les Frères Musulmans cherchent à exercer »4. À nos autorités de santé de déterminer si la vulnérabilité psychique de la femme enceinte – ou la vulnérabilité psychique d’une femme qui serait endeuillée par des avortements induits ou spontanés, ou confrontée à une hypofertilité – est compatible avec une prise en charge médicale menée par des professionnels de santé qui adhèrent et évoluent dans les réseaux des Frères Musulmans. 

Radicalisation après les attaques islamistes en Israël

Avec les attentats terroristes du 7 octobre, le ton se durcit sur les réseaux sociaux de la sage-femme.  

Samra Seddik se filme en conduisant (« J’en profite, entre deux visites à domicile ») ou dans son cabinet médical : nous constatons qu’elle arbore un keffieh et un pendentif aux couleurs du drapeau palestinien sur son temps d’exercice professionnel. Par ses vidéos ou ses publications, elle livre publiquement ses impressions sur le conflit qui se joue sur la bande de Gaza ; à ses 13,3 K followers, elle relaie des brèves d’actualités d’Al-Jazeera (proche, notamment, des Frères Musulmans), de l’association Palmed (affiliée aux Frères Musulmans) ou de GazaNewsPlus (média francophone du Hamas). Sur les réseaux sociaux de ces soignants pro-palestiniens, nous découvrons l’espace préoccupant qu’ils occupent dans la désinformation médiatique de cette guerre. Sur le compte de la sage-femme, de nombreuses informations sont partiales, tronquées ou fausses. À titre d’exemple, elle partage la photo d’enfants gazaouis qui dorment dans la boue et commente : « Cette image me hante. Qu’ont fait ces enfants ? » ; une brève analyse suffit pourtant pour dire que cette image a été générée par de l’intelligence artificielle.  Dans une story, Benyamin Netanyahou est pris pour cible dans un appel au meurtre : « Netanyahu se rend aux States. Le port d’armes est libre là-bas. Des dohas. » (« supplications à Allah », en arabe). 

Capture Facebook

Prise en photo dans une manifestation pro-Palestine, Samra Seddik arbore une pancarte : « À Gaza, ils ont écrasé avec des bulldozers des femmes enceintes avec un drapeau blanc qui se dirigeaient à l’hôpital ». En épluchant la presse internationale, on apprend que cette information provient d’Al-Jazeera et que le média qatari The New Arab se dit être incapable d’en prouver l’authenticité5 ; l’AFP, de son côté, a bien recueilli une vidéo de bulldozers qui tourne sur les réseaux sociaux palestiniens… mais a démontré que cette vidéo, tournée en Égypte en 20136, provient d’une séquence d’affrontements violents entre le gouvernement égyptien et des partisans des Frères Musulmans lors du massacre de la place Rabia-el-Adouïa. Samra Seddik ferait donc la promotion des fake news d’Al-Jazeera dans des manifestations françaises.  

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L’originalité de la pensée de la sage-femme tient également dans son affirmation que « le vrai but [d’Israël] n’est pas de neutraliser le Hamas » mais qu’il s’agit d’une « guerre qui vise les bébés » ainsi que les soignants et le personnel humanitaire qui sont « visés délibérément ». Elle accuse Israël « de crime contre l’humanité » et d’être un « régime génocidaire » ; les soldats de Tsahal sont désignés comme des « barbares assoiffés de sang et de destruction », « des déséquilibrés à qui on a donné le pouvoir de tuer » ou bien encore « une armée de diaboliques ». Elle compare Mia Schem, une « otage blanche », aux enfants palestiniens « qui ne sont pas assez blancs » pour que le monde s’en préoccupe. Sur le sujet des otages, d’ailleurs, elle affirme qu’il n’y a aucune preuve des « violences faites soi-disant aux femmes le 7 octobre […] par contre les violences sexuelles contre des milliers de Palestiniennes sont bien réelles ». Fait inquiétant pour l’avenir, elle déclare : « On a été trop gentils en manif ! Trop pacifiques ! Trop dociles ! Ce n’est pas comme ça qu’on obtiendra gain de cause ! […] J’ai la haine ! » : et, en partageant la vidéo d’un enfant palestinien, prévient : « Dans quelques années, ne venez surtout pas nous demander de condamner lorsqu’il voudra se venger ». 

Samra Seddik est aussi la présidente de l’association « Un petit bagage d’amour », qui a participé à Fort Boyard en 2020

En 2016, Samra Seddik créé l’association « Un petit bagage d’amour » (UPBA) qui vient en aide aux jeunes mères précaires. Parmi les partenaires de l’association, se trouve le Secours Islamique de France (SIF) ; en 2022, le sénateur Pierre Charon alertait le gouvernement7 sur la dangerosité du SIF qui « a des liens avec le Hamas, le Hezbollah et les Frères Musulmans » et soutient « un programme d’islamisation en France ». 

Sur les réseaux d’UPBA, Samra Seddik poursuit sa cabale contre le privilège blanc. Dans une publication où elle tague Anne Hildalgo et Emmanuel Macron, elle dénonce un « racisme » d’État avec une « solidarité […] pour les réfugiés venus d’Ukraine » alors que « si vous êtes une maman venue d’Afrique, vous pouvez crever ». L’association de Samra Seddik bénéficie néanmoins d’un beau rayonnement médiatique, puisqu’elle reçoit le Prix Solidarités Version Fémina du JDD en 2023 ; avec sa marraine, l’animatrice Sidonie Bonnec, UPBA est même représentée dans l’émission Fort Boyard en 2020 par Élodie Gossuin, Sylvie Tellier, Mélanie Page, Carla Lazzari et Bruno Guillon. Grâce à cet effort participatif et aux subventions du contribuable octroyées à France Télévisions, Samra Seddik récolte la somme de 10 853€ pour le compte de son association. 

Fût un temps, « Un petit bagage d’amour » bénéficiait du parrainage de l’acteur Gérard Darmon ; la collaboration doit être suspendue depuis puisque Samra Seddik fustigeait l’acteur sur Instagram en avril dernier pour son soutien à Israël (« Gérard Darmon, en Israël, face aux soldats qui massacrent en ce moment des bébés ») en même temps qu’elle épinglait Michel Boujenah, Meyer Habib, Frank Tapiro… dont elle s’exclame que «[ces] personnes qui appellent au massacre des palestiniens n’ont même pas un rappel à l’ordre ». Elle évoque aussi l’« l’ivrogne Élisabeth Lévy qui est derrière [Causeur] » ainsi que « la haine » et « la noirceur de l’âme » de Véronique Genest. Que nos lecteurs qui soutiennent Israël se rassurent, ils ne sont pas oubliés par Samra Seddik qui affirme sur son LinkedIn que « les défenseurs d’Israël […] aujourd’hui ne sont que des malades mentaux ».  

Sur le site de l’association, on découvre que son local parisien se situe dans la crypte de l’église Saint-Sulpice (Paris, VIème) ; notamment grâce à l’appui du Père Henri de la Hougue, co-président d’un groupe d’amitiés islamo-chrétiennes. Il appartient à présent aux membres de cette association, à Sidonie Bonnec, au Père de la Hougue, aux fidèles de l’église Saint-Sulpice et aux catholiques du diocèse de Paris de déterminer si le soutien financier et logistique d’une association peut se faire au détriment d’une autre minorité ; si la présence de Mme Samra Seddik dans l’église de Saint-Sulpice honore l’image de l’Église et le travail entrepris par les amitiés judéo-chrétiennes depuis soixante ans ; et si des accointances fréristes peuvent être compatibles avec le message de l’Église dont, rappelons-le, les premiers bâtisseurs furent juifs. 

Pour conclure,  nous rappelons que le petit Kfir Bibas, kidnappé à l’âge de neuf mois par les terroristes du Hamas et absent de la compassion de Mme Seddik, demeure encore à ce jour le plus jeune otage du monde. En réponse à cette ignominie, un homme d’Église, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, a proposé d’offrir sa vie aux djihadistes8 et de se substituer aux enfants otages israéliens (dont le petit Kfir) afin qu’ils puissent quitter l’enfer des geôles islamiques et qu’ils retrouvent – enfin – la sécurité des bras de leurs parents et le sol béni de leur Terre Promise.


  1. Louizi, Mohamed. « Pourquoi j’ai quitté les Frères Musulmans », Éditions Michalon, 2016. ↩︎
  2. « La galaxie des Frères Musulmans en France », https://collectiflieuxcommuns.fr/IMG/FM/index.html, Consulté le 20 juillet 2024. ↩︎
  3. « Samra Seddik et son petit bagage d’amour », https://www.lallab.org/samra-seddik-et-son-petit-bagage-damour/, Consulté le 19 juillet 2024. ↩︎
  4. Cazes, Séverine et De Saint-Sauveur, Charles. « Influence des Frères Musulmans », https://www.leparisien.fr/societe/influence-des-freres-musulmans-jai-peur-que-la-societe-francaise-ne-soit-en-train-de-baisser-les-bras-24-05-2023-RC3K654CUFAMHLYAEYFKJ2VCUY.php, Consulté le 18 juillet 2024. ↩︎
  5. The New Arab, https://www.newarab.com/news/israeli-army-shot-pregnant-women-ran-over-bodies-report
           Consulté le 20 juillet 2024.
    ↩︎
  6. AFP. « Cette vidéo ne montre pas l’armée israélienne détruire un camp à Gaza, elle a été filmée en Égypte en 2013 », https://factuel.afp.com/doc.afp.com.34868XQ, Consulté le 20 juillet 2024. ↩︎
  7. Charon, Pierre. « U.E et financement d’ONG liées à l’islam radical », https://www.senat.fr/questions/base/2021/qSEQ210723890.html, Consulté le 15 juillet 2024. ↩︎
  8. Dupeyron, Catherine. « Le Cardial Pierbattista Pizzaballa prêt à prendre la place des enfants israéliens otages à Gaza », https://www.lepelerin.com/religions-et-spiritualites/les-grandes-figures-de-leglise/le-cardinal-pizzaballa-pret-a-prendre-la-place-des-enfants-israeliens-otages-a-gaza-8377, Consulté le 15 juillet 2024. ↩︎



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