Après avoir signé le scénario du film césarisé de Xavier Beauvois « Des hommes et des dieux » en 2010, après avoir réalisé son premier film « Django » en 2017, le réalisateur Etienne Comar revient avec un deuxième film, « À l’ombre des filles ». On y retrouve Alex Lutz qui, sous les traits d’un chanteur lyrique qui traverse une mauvaise passe, se tourne vers l’animation d’ateliers de chant dans un établissement pénitentiaire pour femmes. Un synopsis prometteur sur le papier ? Une fois porté à l’écran, le spectacle s’avère assez décevant…
Les films de prison peuvent donner le meilleur comme le pire. Quand Jacques Becker signait Le Trou, on était aux anges et on le reste encore maintenant, soixante ans plus tard. Ici, hélas, on serait plutôt dans la seconde catégorie. Un scénario en béton armé de bonnes intentions nous fait le coup du chant choral qui permet d’oublier l’univers carcéral.
En prof de chant, Alex Lutz fait assurément le boulot, mais son personnage est tellement lesté du poids d’une culpabilité passée qu’il en devient ridicule. Quant aux détenues qu’il a en face de lui, on ne dépasse jamais la vertueuse galerie des caractères disparates chère aux séries télé, lesquelles sont désormais le mètre-étalon des films de cinéma. La taiseuse qui porte un lourd secret face à l’expansive revendicatrice et ainsi de suite d’un protocole compassionnel qui jusqu’au bout enchaîne les figures convenues et convenables à souhait.