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Un procès à la noix

Dans le Michigan, la belle histoire de Brianna Kingsley


Un procès à la noix
D.R

Aux États-Unis, il laisse ses bijoux de famille dans le frigo de son ex, puis le poursuit au tribunal.


États-Unis. Michigan. Dans son tribunal de Pontiac, le juge Bowie n’en a d’abord pas cru ses yeux lorsqu’il a vu débarquer Brianna Kingsley, une virulente femme transgenre enturbannée. Puis il n’en a pas cru ses oreilles lorsqu’il l’a entendue lui expliquer d’une voix geignarde que ses testicules « extraits chirurgicalement » étaient depuis huit mois conservés dans un bocal, « juste à côté des œufs », dans le réfrigérateur de William, son ex-compagnon. Arguant du fait que ce dernier refusait de lui rendre ses « nuts » (en argot anglais), Brianna a réclamé la somme de 6 500 dollars au titre de dédommagement ainsi que la possibilité de récupérer son bien. Après leur séparation, lors d’une visite autorisée à l’ex-nid d’amour, Brianna n’a pas cru bon de réclamer ses testicules, s’est défendu William avant d’ajouter qu’il les avait finalement jetés à la poubelle :« Elle ne les a pas gardés dans un récipient à risque biologique comme elle était censée le faire. Ils pourrissaient dans mon réfrigérateur, c’était dégoûtant. » Depuis leur rupture, Brianna n’a pas cessé de le harceler. « Mais, a tenté de se justifier cette dernière, nous parlons de mes noix. Il m’a refusé l’accès à des parties de mon propre corps. »

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Malgré l’ablation de ses nuts, il semblerait que Brianna ait conservé quelques réflexes masculinistes – à preuve, sa prochaine convocation au même tribunal pour destruction de biens, en l’occurrence la porte d’entrée de la maison de son ex-petit ami. En attendant cette nouvelle confrontation, le juge Bowie a refusé d’accorder à la plaignante le dédommagement financier qu’elle réclamait. Comme cette dernière protestait en soulignant que son opération avait coûté 20 000 dollars, le magistrat, excédé, lui a cloué le bec en lui rappelant qu’en raison de son « handicap » (sa dysphorie de genre) et de ses faibles revenus, l’État avait réglé la facture. Dans la foulée, il a rejeté la demande d’indemnisation réclamée par William pour « l’humiliation » qu’il aurait subie. Pour le juge Bowie, plus aucun doute n’est possible, pour ce qui est des couillonnades, les deux ex-amants font la paire. La paire d’andouilles, bien entendu.

Mars 2024 – Causeur #121

Article extrait du Magazine Causeur




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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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