Qui veut étudier aux États-Unis doit prévoir un budget annuel de 50 000 dollars et s’abstenir d’aborder les sujets suivants: avortement, race, contrôle des armes, transgenres, immigration, conflit israélo-palestinien, féminisme.
Pour les contrevenants, FIRE (« Foundation for Individual Rights in Education ») s’occupe de défendre la liberté de parole dans le milieu académique et veille au respect du premier amendement de la Constitution américaine qui n’a jamais été autant étrillé par les Torquemada de la justice sociale. L’organisme vient de publier la plus grande enquête jamais réalisée sur la liberté d’expression dans les universités américaines. 20 000 étudiants interrogés dans 55 campus. Les résultats sont alarmants et en accès libre (sur le site de FIRE, voir « Free speech ranking »).
La liberté d’expression est menacée dans son sanctuaire : l’université. Les établissements prestigieux ne sont pas les plus respectueux du free speech. Parmi les huit universités de l’Ivy League (les plus courues), une seule figure dans les dix premières places (Brown University, neuvième). Harvard se classe piteusement 46e sur 55.
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60% des étudiants confient s’autocensurer pour éviter les ennuis: 72% parmi les étudiants conservateurs, 55% parmi les progressistes, ce qui n’est pas surprenant car, comme dans nos facs, le conformisme est à gauche. Les élèves n’osent pas dire ce qu’ils pensent dans un environnement où ils sont censés apprendre à penser. Comme si, dans une école de natation, il était mal venu de se mouiller. Depuis l’invention du politiquement correct, l’autocensure se porte bien, merci. Quant à la censure, ce n’est plus un gros mot. La liste des conférenciers acceptables ne cesse de se réduire. Certains points de vue doivent être bannis. 30% des sondés pensent que Trump doit être interdit de tribune sur les campus. Et 17% (un sur cinq !) trouvent acceptable le recours à la violence pour faire taire un hérétique. On ne peut réfuter une idée que si ceux qui la défendent ont la possibilité de l’exprimer. Autant dire que les opinions malfaisantes ont de l’avenir.
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