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Taïwan, entre l’enclume américaine et le marteau chinois


Taïwan, entre l’enclume américaine et le marteau chinois
Partisans de Han Kuo-yu, candidat du parti Kuomintang, avant l'élection présidentielle du 11 janvier 2020 © Chan Long Hei / SOPA Images/Sipa/SIPA, Numéro de reportage : SIPAUSA30197067_000008.

Alors que le monde est confronté à la pandémie du Covid-19, les rivalités se sont renforcées depuis la mi-mars entre la Chine et l’île de Taïwan.


Le 27 mars dernier, le président Trump signait le « Taipei Act » (Taiwan Allies International Protection and Enhancement Initiative Act of 2019), visant à renforcer les liens entre son pays et Taïwan. Par cette loi, le gouvernement américain s’engage sur deux points vis-à-vis de Taïwan : d’une part il plaide pour l’adhésion de l’île aux organisations internationales où le statut d’État n’est pas nécessaire, ainsi que pour l’octroi du statut d’observateur auprès d’autres organisations ; d’autre part, le gouvernement américain renforce son engagement économique, sécuritaire et diplomatique auprès des pays revalorisant leurs relations avec Taïwan et le diminue pour les pays prenant des mesures visant à affaiblir l’île.

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Un contexte de rivalité croissante

Cette loi intervient dans un contexte de fortes tensions entre l’île autonome et son allié américain, et la République populaire de Chine (RPC). En effet, depuis la réélection triomphante en janvier 2020 de la présidente Tsai Ing-wen, membre du parti pro-indépendantiste Democratic Progressive Party (DPP), Taïwan fait face à une accentuation des actions militaires de Pékin. Ainsi, le quotidien South China Morning Post relevait que des avions militaires chinois effectuaient des exercices à proximité de l’île les 9, 10 et 28 février, obligeant l’intervention d’avions de chasse taïwanais pour les disperser. Le 16 mars dernier encore, un navire-garde-côtes taïwanais était endommagé par des « pêcheurs chinois » tandis que des appareils chinois s’entrainaient à nouveau le même jour dans cette zone.

En réaction, les États-Unis envoyaient deux bombardiers B-52 au large de la côte est de l’île, tandis qu’un avion de transport survolait le détroit de Taïwan. Parallèlement, la VIIe flotte américaine effectuait le 19 mars des essais de missiles à balles réelles dans la mer des Philippines, afin de montrer qu’elle pouvait répondre aux nouveaux missiles chinois (le « tueur de porte-avions » DF-21D et l’antinavire DF-26). De son côté, Taïwan organisait le 24 mars sur toute l’île, des exercices militaires baptisés « Lien Hsiang ». Ces entrainements de grande échelle impliquant l’armée de l’air, de terre et la marine, comprenaient notamment un exercice visant à repousser une force d’invasion. Enfin, le 25 mars, le destroyer de missiles guidés américain McCampbell traversait le détroit de Taïwan, amenant le porte-parole du ministère chinois de la Défense nationale, le colonel Ren Guoqiang, à qualifier au lendemain ce transit de « dangereux » et rappelant que « Taïwan fait partie intégrante de la Chine ».

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