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Contre l’omerta officielle: dire et montrer

Un billet politique d'Ivan Rioufol


Contre l’omerta officielle: dire et montrer
Emmanuel Macron accompagné par Elisabeth Borne assiste à une cérémonie marquant le 83ᵉ anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, le 18 juin 2023. © Jacques Witt/SIPA

À l’aveuglement de nos élites et de l’État-Titanic sur la réalité des évènements, répond la mauvaise foi de nos éditorialistes.


La France est semblable au Titanic. Ses dirigeants ne voient rien du désastre qui se profile. Pire : ils accablent les vigies.  Si rien ne vient empêcher le naufrage annoncé du pays, son épave se visitera un jour, à son tour, comme une mémoire enfouie.  Elisabeth Borne illustre l’aveuglement des « élites ». Commentant, mardi, la vidéo de l’agression d’une grand-mère et de sa petite fille, lundi à Bordeaux par un « Français » multirécidiviste, le Premier ministre a repris le refrain commode accusant « ceux qui veulent immédiatement instrumentaliser » un fait divers. Le maire (EELV) de Bordeaux, Pierre Hurmic, a pareillement refusé de « hurler avec les loups » et critiqué une « récupération politique (…) indigne, indécente, idéologique et malsaine ». L’omerta est le credo de ceux qui veulent cacher des réalités. Lors de l’agression au couteau de bébés par un Syrien à Annecy, les faussaires avaient hurlé à l’indécence des indignations. Mais où est l’indécence, sinon dans le fait que des délinquants laissés libres s’en prennent ici à des nourrissons, là à une femme âgée et une fillette de 7 ans ? Comment oser critiquer ceux qui s’alarment de ces violences extrêmes, en les traitant le plus souvent de « charognards » ou d’ « extrême droite » ? L’ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian (LR), qui a contribué à diffuser la vidéo de l’agression commise par Brahima B., rappelle que son successeur n’a toujours pas signé le contrat de sécurité intégrée (CSI) proposé à la mairie par la préfecture. L’irresponsabilité de ces idéologues, qui ne cessent de donner des leçons de morale, est révoltante.

À lire aussi, Didier Desrimais: De Nantes à Bordeaux, à travers la France, comment on élève des moutons

Oui, il faut montrer, sans répit ni fausse pudeur. Les faits sont les meilleures preuves à opposer aux dissimulateurs. La Révolution du réel, qui partout en Europe décille l’opinion et fait monter la droite pragmatique, porte en elle une honnêteté naïve qui désarme les idéologues. Cette vertu dévoile aisément les mensonges d’État et les désinformations médiatiques. La décivilisation, ce mot qu’Emmanuel Macron a repris, oblige à l’inventaire des dislocations de la société. Les agressions contre les femmes, les enfants et les bébés, mais aussi contre les forces de l’ordre, les maires, les pompiers, les chauffeurs de bus, les guichetiers, les médecins, les arbitres du foot, etc. sont autant de signes d’un affaiblissement de l’État-Titanic. Cependant, il faut aller à la source de la grande déglingue, sans craindre les procès éventés en racisme et en xénophobie. Car, oui, l’immigration de peuplement a, en 40 ans, bousculé le fragile équilibre d’une société jadis solidaire, une et indivisible. Il ne suffit pas d’avancer que Brahima B. est Français né à Bordeaux de parents français pour évacuer les sujets liés notamment à l’accès à la nationalité et à l’échec de l’intégration pour certains enfants issus de l’immigration. L’éditorialiste de La Croix, mardi, fustigeait à son tour « la surexploitation de phénomènes migratoires », qui caractériserait l’ « extrême droite ». Les naufrageurs parlent ainsi.

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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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