Emmanuel Macron est actuellement favori dans les sondages. Mais son bilan sur le plan de la sécurité est au cœur de toutes les oppositions, et ses clins d’œil à la frange progressiste ou « woke » de l’électorat sont si appuyés, que le bloc de droite est plus puissant que jamais en France. Au point qu’une future cohabitation semble inéluctable à notre chroniqueuse…
Il est très étonnant que personne n’évoque ce qui est plus qu’une probabilité.
Alors que les médias commentent jour et nuit les « punchlines » de nos hommes politiques (en bon français : vacherie qui fait mouche), les critiques permanentes des oppositions entre elles (ce qui jusqu’à maintenant leur sert de programme, notez bien), les chances ou non d’avoir les 500 signatures pour pouvoir se présenter, la balançoire des sondages, on ne tire pas de conclusion à moyen terme de cette pléthore de candidats à droite qui, extrêmes ou pas, crédibles ou non, font que la France est très clairement… à droite !
Équilibres politiques incertains
Par ailleurs, tous les jours ou presque on suit le feuilleton de l’Assemblée nationale, son va-et-vient avec le Sénat et les votes qui n’ont plus de cohérence de parti. Ce qui est certain c’est que les « godillots » qui votaient comme un seul homme au début du quinquennat, ont repris leur indépendance jusqu’à ne pas être capables de se mettre d’accord sur un passe vaccinal, ni sur grand-chose. Les transfuges accentuent le phénomène : « je te soutiens », « je t’ai soutenu », « je ne te soutiens plus », « je quitte le parti » etc.
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Les équilibres politiques sont tellement incertains que le comble c’est que les ennemis acharnés d’un candidat vont se battre pour que celui-ci ait ses signatures pour pouvoir se présenter ! On dit ainsi qu’au parti Les Républicains on aiderait Zemmour à obtenir ses signatures, car si Marine Le Pen était seule elle passerait devant Valérie Pécresse pour affronter Macron. Cette cuisine discrédite un peu la politique telle qu’on la voudrait, et ce à cause d’un décret récent qui rend publiques les signatures données par les maires, ce qui est contraire au principe du vote secret, et de surcroît constitue une véritable atteinte à la démocratie : des élus seraient « empêchés » par la peur de représailles locales ! Mais qu’a-t-on fait pour mériter tant d’incohérences nuisibles ?
La politique fiction de Sophie de Menthon
Imaginons à présent les duels de second tour tels que programmés par les sondeurs: Macron / Le Pen, ou Macron / Pécresse ou Macron/Zemmour… On ne nous propose rien d’autre au menu ? Dans tous les cas, il semblerait aujourd’hui que l’ancien président l’emporterait, récoltant les voix perdues de la gauche disparue et bénéficiant d’un tout sauf « l’extrême droite ».
Ce qui me semble assez certain, c’est que les législatives qui suivront immédiatement un tel second tour n’ont pratiquement aucune chance de donner une majorité claire au parti « En Marche », à moins d’un retournement de situation que l’on imagine mal pour l’instant. Donc le président élu sur sa seule personnalité et non sur le socle de son parti politique sera, de fait, dans l’obligation d’instaurer une cohabitation avec le chef du parti qui s’imposera aux législatives, une droite au sens large…
Il aura alors pour Premier ministre à choisir entre Marine Le Pen, Valérie Pécresse ou Éric Zemmour (pardon pour les autres mais je ne vois rien venir !) C’est la règle institutionnelle… Les Français auront beau jeu d’en vouloir à celui qui cédant à l’attrait de Matignon et à l’avenir de la France ira quand même à Canossa, car le chef reste le président. Comment gouverner ? Comment se remettre alors de toutes les attaques sanglantes prodiguées pendant la campagne par le candidat devenu Premier ministre à l’encontre du président de la République ? Vous me direz que nous avons déjà vu cela certes, mais pas dans un laps de temps aussi rapide et pas dans un pays sens dessus dessous. Et si Emmanuel Macron refusait une cohabitation ? C’est tout à fait possible d’imaginer qu’il refuse de mener une politique avec des adversaires d’hier haineux à son encontre. Et s’il démissionnait ? Un scénario crédible auquel personne n’a fait allusion non plus jusqu’à maintenant. On n’est pas sorti de l’auberge !
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