La gauche est encline à célébrer les bienfaits de l’immigration, même massive, et à encourager la mixité sociale. Les Suisses, souvent plus avertis qu’on ne l’imagine, ont voté récemment à une courte majorité contre l’immigration incontrôlée. Le Temps s’en est ému. Et les socialistes ont fustigé cette initiative populaire. Pendant des semaines, les intellectuels et la presse se sont déchaînés contre l’égoïsme, la xénophobie, voire le fascisme larvé de l’U.D.C. le parti de Christophe Blocher.
Et, soudain, que découvre-t-on à la « une » du Temps, ce lundi 10 mars ? Que certaines écoles lausannoises des quartiers populaires et métissés sont devenues incontrôlables, la loi du plus fort qui est en général celle de celui qui maîtrise le moins le français, se substituant à celle des professeurs, sans compter les élèves musulmans qui refusent les cours de culture religieuse pourtant obligatoires. « Les enseignants avouent leur épuisement, sinon leur impuissance », écrit l’éditorialiste du Temps. Le télescopage des coutumes, des cultures, des stéréotypes culturels trouble même les plus optimistes.
Ce qui est devenu un secret de Polichinelle pour les enseignants ne doit surtout pas être évoqué par les autorités politiques soucieuses de ne stigmatiser aucune communauté et aucun établissement. Bref, on se croirait presque en France : les idéaux d’égalité et de fraternité finissent toujours par se briser contre la dure loi de la réalité quotidienne où l’homme est un loup pour l’homme. Même en maternelle. On peut le déplorer, mais feindre de l’ignorer, c’est précipiter la chute. Plus l’angélisme prévaut, plus dure sera la chute, comme dans le beau film de Mark Robson.
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