Accueil Édition Abonné Et les papas «masqués» sur les cartes d’identité?

Et les papas «masqués» sur les cartes d’identité?


Et les papas «masqués» sur les cartes d’identité?
Marlène Schiappa, Ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur de France, chargée de la Citoyenneté, en visite au Mans, 16 décembre 2021 © SICCOLI PATRICK/SIPA Numéro de reportage : 01053154_000016

En déplacement au Mans, Marlène Schiappa a dévoilé jeudi 16 décembre le nouveau formulaire CERFA pour les papiers d’identité qui sera utilisé à partir du printemps 2022. Il présente désormais une double mention père-mère, « parce que les enfants ont le droit d’avoir deux papas ou deux mamans », a expliqué la ministre.


Quelles pudeurs de gazelle ont les médias et nos élites ! Quels gants, quels masques ne prend-on pas pour parler de sujets « sociétaux » ! Quel bal d’hypocrites… Toute honte bue, surtout, ne pas polémiquer. De quoi ont-ils tous peur, ces bien-pensants ? De la vérité ? Elle est simple. On fait ses enfants soi-même, ou on est parents adoptifs. On a un père et une mère, ou on est orphelins. A qui fait-on prendre des vessies pour des lanternes ? A l’heure des pros, l’autre soir, seule Elisabeth Lévy parlait des « mensonges anthropologiques » que sont PMA et GPA.

Au Mans, Marlène Schiappa présente le nouveau formulaire Cerfa comportant la double mention père-mère, 16 décembre 2021. © SICCOLI PATRICK/SIPA Numéro de reportage : 01053154_000008

Mauvaise conscience

Heureusement, le virus était là pour combler le vide abyssal de la mauvaise conscience. Une psychologue vient, en effet, de lancer une pétition contre le masque imposé aux enfants. Obligés de se masquer, les enfants sont élevés dans la peur de l’autre, source de traumatismes à venir. Sans douter de la cause qu’elle soutient, on peut quand même demander un peu de décence aux esprits généreux.

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Des enfants masqués, on parle. Et des « papas » masqués sur les cartes d’identité ? Du traumatisme des enfants de « papas » masqués, on ne parle pas ? Et le président continuera à déposer une gerbe au pied du soldat inconnu sans état d’âme pour les orphelins que sa Chambre a faits ? De quel droit s’est-on assis sur la CIDE [1] ? Du droit du plus fort. Macron aurait été courageux, il aurait fait un référendum ainsi conçu : « Voulez-vous qu’un enfant soit privé, par l’Etat, à sa naissance, de son « papa » » ?  Réponse par oui ou par non. Et s’il fallait revenir sur la loi permettant aux femmes dans les couples hétérosexuels d’avoir un tiers donneur, il fallait le faire. Que les choses existent est une chose : les légaliser, une autre.

Retour en arrière

L’historien Michel Rouche est mort récemment. Dans son livre Clovis, il montrait que le mariage hétérosexuel monogame, imposé en France avec le baptême de Clovis, mettait fin, avec le père séparateur, à la matrilinéarité, source de désordres et d’inceste. Des siècles après, on revient en arrière. L’idéologie progressiste rend l’être humain irrationnel, barbare, bête et méchant. Sur les enfants masqués, on pleure. Et les enfants dont on a décidé qu’ils « connaîtront » partiellement leur père à 18 ans —et encore, dans certaines conditions—ça ne touche pas nos intellectuels mollassons et nos bonnes âmes ?

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Le calendrier révolutionnaire a duré 30 ans et nous sommes revenus au calendrier grégorien. Grâce à qui ? Aux femmes. Offrons à Madame Schiappa le Dictionnaire de la révolution de Mona Ozouf : le réel est têtu. On dit que le président Hollande a perdu sa réélection en raison des lois sociétales. Ce qui effraie, c’est l’indifférence de tous ceux qui « fils de »… non seulement ont connu leur « papa » mais se sont servis de leur patronyme pour faire carrière.

Le gouvernement se ridiculise. On est tous né d’un homme et d’une femme. Œdipe n’a pas tué « son papa » mais son père. Ce qui manque à la France, c’est un rire rabelaisien, à l’idée d’avoir deux « mamans » et deux « papas. »


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[1] Convention internationale des droits de l’enfant NDLR




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Marie-Hélène Verdier est agrégée de Lettres classiques et a enseigné au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Poète, écrivain et chroniqueuse, elle est l'auteur de l'essai "La guerre au français" publié au Cerf.

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