Accueil Brèves Estimations avant 20h00 : merci Sarkozy ?

Estimations avant 20h00 : merci Sarkozy ?


On ne connaît pas encore les résultats du premier tour mais on sait déjà qui sera montré du doigt dimanche. Le Grand Méchant Internet est déjà coupable car c’est muni d’un clavier et d’une souris ou d’un smartphone qu’on pourra, dès 18h30, connaître les résultats une heure et demie avant la fermeture du dernier bureau de vote.

Ne pas respecter la loi, c’est effectivement -par définition- répréhensible. Et il ne me viendrait pas à l’idée de m’asseoir sur elle en diffusant l’information dans ces colonnes dimanche. Non pas parce que je pense que cela pourrait avoir une influence sur le scrutin. Comme l’explique Bruno Jeanbart, directeur d’études de l’institut Opinion Way, ces craintes sont largement exagérées. Mais la loi est la loi et un citoyen est tenu de la respecter.

Cependant, on peut s’interroger au vu de la polémique qui a déjà commencé et qui désigne déjà Internet et les réseaux sociaux comme les grands coupables. Twitter n’existait pas en 2002, lorsque les Guignols de l’Info ont annoncé -de manière détournée mais tout le monde avait compris- que Jean-Marie Le Pen s’était invité au second tour de la présidentielle. Mais surtout, il y avait un moyen radical pour que le problème ne se pose pas. Il suffisait de fixer à 20h00 la fermeture de tous les bureaux de vote. Ces estimations sont en effet obtenues grâces aux 100 premiers bulletins dépouillés dans un certain nombre de bureaux tests ce qui permet de donner des résultats fiables vers 18h30 avant de les annoncer officiellement à 20h[1. En général, ils ont été encore affinés pendant ce laps de temps, comme ils le seront encore tout au long de la soirée électorale]. Si les instituts ont cette possibilité c’est que, mis à part dans les grandes villes, les bureaux ferment à 18h00. En décidant d’une heure unique de fermeture, les estimations seraient connues aussi une demie-heure après et on pourrait les annoncer à tout le monde en même temps sans aucune possibilité de violer la loi.

La commission électorale avait préconisé cette solution[2. Une proposition de loi de Messieurs Sueur (PS) et Portelli (UMP) avait même été déposée au Sénat. Le gouvernement s’est opposé à son adoption.] le ministère de l’intérieur ne l’a pas suivie. Pourquoi ? Peut-être a t-il été jugé que des fuites n’influenceraient pas le scrutin, confirmant la thèse convaincante de Bruno Jeanbart, citée plus haut. Dans ce cas, on ose espérer que Claude Guéant ne hurlera pas au scandale dimanche quand les résultats seront connus sur toute la toile. Parce que lui seul avait la possibilité de régler définitivement le problème.



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