On le sait, depuis le 1er juillet, il est obligatoire de posséder deux éthylotests dans nos automobiles. La nation hygiéniste, dans son louable souci d’éviter les carnages sur la route et de faire travailler les fabricants du gadget qui, comme pour tellement de produits manufacturés est de toute façon fabriqué en Chine, veut nous responsabiliser et miser sur notre honte à rouler bourrés, si par hasard, sortant d’un dîner arrosé, il nous viendrait à l’idée de souffler dans du plastique plutôt que d’allumer l’autoradio et un Partagas dans le même mouvement. On sait bien, au demeurant, que le jour où l’on voudra vraiment empêcher un conducteur ivre de démarrer, il faudra coupler l’éthylotest au démarreur. On espère juste que Peugeot, par exemple, n’avait pas prévu d’expérimenter la chose sur son site d’Aulnay, auquel cas il nous faudra attendre plus longtemps que prévu cette merveille de la technologie totalitaire.
Mais que diable, n’attendons pas tout de l’Etat et demandons aux partenaires concernés de montrer l’exemple. Par exemple, les moniteurs d’auto-école. L’un d’entre eux, dans le Sud-Ouest, a ainsi décidé d’user de la célèbre pédagogie par le contre-exemple. Contrôlé par la police après avoir été responsable de quelques dégâts matériels, il a affiché un joli trois grammes d’alcool dans le sang. Il n’avait pas d’éthylotest dans sa voiture et il a précisé, pour rassurer les pandores, que son activité se limitait à des cours de code de la route mais qu’il s’abstenait de donner des leçons de conduite. Et ton ballon, toi, tu le bois ou tu souffles dedans ?
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